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Critique de «Trance»: le dernier Danny Boyle est pénible, maladroit et grossier
Crédit: Pour faire un jeu de mots poche, Trance ne m'a pas mis en transe. Elles sont loin, les belles années du réalisateur britannique, de Shallow Grave, Trainspotting ou encore 28 Days Later.

Pénible serait le mot qui résume le mieux l'expérience vécue lors du très long visionnement (…de 101 minutes) du dernier film de Danny Boyle. Pour faire un jeu de mots poche, Trance ne m'a pas mis en transe. Elles sont loin, les belles années du réalisateur britannique, de Shallow Grave, Trainspotting ou encore 28 Days Later.

Un groupe de brigands mené par Franck (Vincent Cassel) vole un chef d'œuvre de Goya durant une vente aux enchères. Coup de théâtre! Une fois arrivée à destination, on s'aperçoit que l'œuvre dans la mallette a disparu. Simon l'encanteur (James McAvoy) aurait utilisé une ruse pour empêcher l'œuvre de tomber entre de mauvaises mains. Mais voilà, il a quand même mangé un coup de fusil à la gueule et une perte de mémoire s'ensuit. Lui seul sait où le tableau est logé, mais il doit s’en souvenir (ce qu'il est incapable de faire, même sous la torture). Les brigands le prennent en charge et une hypnotiseuse sexy (Rosario Dawson) se mêle au coup pour rejouer l'histoire dans la tête de Simon. Et il s'en passe des choses dans la tête de Simon. Peu à peu, la mémoire lui revient, et Simon se révèle être beaucoup plus complexe et tourmenté qu'il ne le laissait paraître. Et la sale vérité apparaît alors (avec explosions, sexe, pis toute). 

Sorte de telenovela remixée façon branchée avec du techno tout droit sorti des années 90, le film tente de construire un labyrinthe psychologique, mais l’ensemble est gâché par la grossièreté des punchs et des scènes de cul mal amenées. Le scénario est ficelé de façon assez maladroite, avec une grosse impression de déjà vu (Memento style). On nous bourre de symboles, d'associations, de double-sens, de clins d'œil (entre autres aux précédents films de Boyle, et surtout à l'histoire de l'art). C'est lourd. Pour le jeu des acteurs, le casting prometteur déçoit. Par moments, on se dit que James McAvoy est bon. Différent pour Vincent Cassel – on se demande plutôt s’il va finir un jour par bien jouer. Rosario Dawson est fade en fausse femme fatale (mais nous montre son vagin, parce que bien sûr, c'est un symbole clé du dénouement… sans blague).

Pour ajouter au mal, la séquence finale est parasitée par la chanson thème du film (Here it comes interprétée par Emeli Sandé – pas sa meilleure), un autre moment de paroxysme qui nous laisse dans l'indifférence et dont le mélange donne une sorte de guacamole bruni au contact avec l'air.

La proposition esthétique demeure quand même intéressante, même si elle rappelle trop le vidéoclip, avec un montage hyper dynamique en appui. Les couleurs vives, les pertes de repères dans des jeux de faux-miroir, les mouvements rotatifs de la caméra amènent de beaux moments visuels, mais ce n'est pas suffisant. On sort du film beaucoup moins empressé de voir ce que Danny Boyle fera de son Trainspotting 2.0. et on craint même une suite ratée à la Star Wars, version 2000. Croisons les doigts pour un meilleur dénouement…   

Trance
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