Combien de petites usines à intensité s'entêra-t-on à acclamer de la sorte? Ce trio londonien fait bonne figure dans la presse musicale et sa reprise de Daft Punk lui vaut toute une circulation sur les réseaux sociaux, mais que le grand cric me croque s'il ne s'agit pas là d'une énième émule de Cat Power, de Bat for Lashes, d'Anna Calvi, d'Agnes Obel et de toutes ces autres chanteuses ténébreuses (on pense aussi à Thus:Owls et à Land of Talk, plus près de nous). C'est évidemment le chant langoureux d'Elena Tonra qui inspire ces rapprochements. Côté arrangements, on roule dans les crescendos maculés de reverb, de distorsion et d'effets sonores, façon Radiohead, Sigur Rós… Bref, Daughter n'amène aucune proposition nouvelle, seulement un autre lot d'airs aléataoires carburant à la majesté générique. C'est bien fait, la réalisation est bonne, il n'y a pas de faute de goût… Ça ferait joli en fond sonore d'un drame policier et/ou d'une comédie romantique, mais il n'y a pas moyen de distinguer les morceaux les uns et les autres. Un numéro parmi tant d'autres. Le 6 mai au Café Campus.