On ne pourra certainement pas accuser Bradford Cox et cie de faire du surplace! Le quintette d'Atlanta s'est pratiquement réinventé pour ce sixième album. Exit le shoegaze éthéré des Microcastle (2008) et Halcyon Digest (2010); Monomania met plutôt l'emphase sur les nouvelles affinités garage-rock de Cox (qui commençaient à poindre sur Halcyon Digest). L'album est tout en textures râpeuses, en guitares lo-fi grinçantes et en voix distorsionnée. En entendant Neon Junkyard et Leather Jacket II, en ouverture, on se dit que Cox a été trop loin dans ses nouvelles lubies (mélodies? Connais pas). The Missing, Blue Agent, T.H.M. et plusieurs autre titres font cependant merveilleusement bien le pont entre le Deerhunter du passé et la nouvelle mouture. La langueur shoegaze s'y trouve encore, en filigrane, soit quand Cox chante de manière plus rêveuse, ou encore dans ces touches d'orgue semées çà et là, mais le groupe (dont le personnel a été légèrement remanié) a trouvé une façon dynamique, rafraîchissante de la transmettre. Deerhunter a trouvé une belle façon d'évoluer et une piste originale pour l'indie-rock.