Je jasais avec une fille particulièrement hawt du fabuleux cul de Ashli Orion qui twerk mieux ça qu’une chick de hip hop sur son compte Vine. Elle a eu à peu près la réaction inverse de ce qu’aurait été la mienne.
Fille zen: «Oh wow! La chanceuse!»
Aucune flèche subtile du genre «Oh, belles fesses pour une grosse pute!» ou «Ouin, beau réceptacle à pénis sales.» Juste une petite touche d’envie normale sans rien de malsain. Et vous pouvez me trouver naïf, mais je suis à 99% sûr que son commentaire était sincère.
Dans mon cas, JAMAIS je n’aurais pu être aussi zen. En fait, si tu veux prendre un warpzone vers la case amie, jase-moi des super features de ta pornstar mâle favorite. Jase-moi de l’hostie de James Deen qui est supposément bien différent des autres fuckers. Montre-moi une séquence Vine de sa longue graine qui ballote.
Ça me gosse tellement. (Même si ça ne m’empêche pas de le faire subir à plein de filles tout le temps.) Et je me trouve ridicule de m’en vexer parce que c’est vraiment un truc futile. D’ailleurs, c’est un des trucs qui m’a toujours fasciné avec le sexe: à quel point c’est futile et important en même temps.
C’est futile parce que c’est un vieil instinct animal primitif assez bancal qui nous fout souvent dans le trouble, mais c’est important parce que…
Je ne sais pas trop, en fait. De toute évidence, il y a le fait que ça peut être crissement agréable. Aussi, c’est nettement considéré comme quelque chose de cool.
Je me tapais (14 ans en retard) l’excellente série Freaks & Geeks et il y avait une scène où le jeune geek dit au jeune bad boy (James Franco) qu’il est cool parce qu’il fourre. C’est tout à fait vrai. En fait, il n’y a pas grand-chose de plus cool que le sexe. (À part One Direction, on s’entend.)
Mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi ça nous rend aussi edgy.
Être un mauvais coup est sûrement la pire insulte du monde. C’est la DERNIÈRE chose que tu veux qu’on raconte sur ton compte. À l’inverse, tu peux être le pire des salauds, si t’es un salaud qui fourre bien, tu vas toujours te mériter un minimum de respect (et en masse de clients).
Il y a quelque chose qui donne au sexe une importance démesurée. On pourrait blâmer les médias ou autres cibles habituelles, mais ce sont bien souvent des facteurs trop récents. Pourtant, peu importe les époques, on semble toujours avoir accordé une grande importance au fait d’être doué en bonne fourrade. (En tout cas, c’est ce que je déduis en regardant HBO.)
Même ici. Chaque semaine, peu importe le sujet que j’aborde, j’aurai quelques personnes en colère qui vont m’écrire. Même les chroniques les plus insignifiantes finissent toujours par heurter quelques inconnus qui m’en veulent. Si on se fie au ton, ça touche clairement quelque chose de sensible.
Difficile de savoir comment devenir zen avec tout ça. C’est sûrement une autre histoire de grosse confiance en soi. Mais sûrement que ça aide d’être rassasié. Bien fourrer assez et à l’intensité désirée. Sentir qu’on est satisfaisant et qu’on fait mouiller en masse. Avoir son lot de sexe oral quand on veut se faire remonter le moral.
Et surtout: le feeling que tout ça durera pour toujours.
Je n’imagine pas le nombre de hate-mail qu’a dû recevoir Beigbeder après son bouquin où il prétend que l’amour ne dure que trois ans.
«C’EST UN GROS CLICHÉ, SALE CON!»
«C’EST UNE GÉNÉRALISATION STUPIDE!»
«POURQUOI ALORS ME SUIS-JE FAIT CRISSER LÀ APRÈS DEUX MOIS, HEIN?!»
(Parce que t’abuses du caps lock, fatigante.)
Et je comprends pourquoi, je pense. L’idée qu’on se tanne de n’importe qui, ça fait peur. En fait, le sexe se passe tout nu à plus d’un niveau. On s’y trouve souvent vulnérable. Peut-être qu’être un mauvais coup, ça implique qu’on finira tout seul.
On freakerait à moins.
Dans les moments où t’es bien, quand ta libido et ton ego sont satisfaits et se sentent en sécurité pour un avenir prévisible, t’arrêtes de te vexer pour des conneries. Tu peux recroiser tes ex/échecs dans la rue. On peut te jaser de porn sans que ça te dérange. Tu peux même considérer les trips à trois ou le couple ouvert sans que personne ne se sente menacé.
Mais bon, pour tout ça, il faut être rendu zen en bâtard. En attendant, sacrez-moi patience avec James Deen.