Un virage commercial n'a jamais eu si fière allure! En effet, ce troisième opus voit les éternels collégiens new-yorkais largement abandonner leur esthétique indie-rock au profit d'un son très top-40, mais le move est fait avec grâce, intelligence et charme. Bien que les guitares soient largement absentes et que le tempo ait fortement ralenti, le claviériste Rostam Batmanglij remplit habilement les espaces vacants, tandis qu'Ezra Koenig propose un chant plus senti, modulé, et des mélodies mieux découpées. La réalisation lustrée permet par ailleurs plus d'une référence hip-hop (voir les chœurs de Ya Hey et le refrain de Diane Young). Contre toute attente, celles-ci s'insèrent à merveille dans l'univers de Vampire Weekend. L'album souffre d'un léger manque de tonus – il faut atteindre la seconde moitié pour les rythmes entraînants –, mais autrement, Vampire Weekend surprend en signant une authentique réussite pop.