Impossible de parler de °1 sans parler de la santé de son créateur. Comme on le sait, moins d’un an après avoir lancé son précédent album, Maxime Morin a dû tout arrêter, atteint d’un cancer. Faux départ qu’on entend très bien sur la pièce Requiem Dem: la voix de Pilou reprend où on nous avait laissés sur Resistance, mais contrairement à ce qu’on entendait en 2008, ici, ça ne décolle pas. L’intro de cordes n’est finalement pas une intro: l’incubation se poursuit. Introspectif, souvent orchestral, parfois jazzé, parfois intense. Un disque qui donne parfois l’impression d’écouter une trame sonore, mais qui finit par rejoindre un peu plus l’univers du Champion qu’on connaît, vers la fin, pour changer encore de direction. Comme si le long parcours qui a mené à sa création était lui-même imbriqué dans °1. Un album très émotif, déroutant et surtout, totalement personnel.