Les robots ont peut-être surestimé leur capacité à épater en-dehors de leur formule électro-house habituelle. Au final, la campagne de marketing entourant le Daft Punk nouveau est plus impressionnante que l'album lui-même. Mis à part Get Lucky, bien sûr, cet incroyable hymne disco digne de l'âge d'or du genre, et un tube à mettre aux côtés des plus grandes réalisations du duo français. Hélas, le morceau ne trouve pas d'égal ailleurs sur l'opus. Random Access Memories n'en reste pas moins un vibrant et succulent hommage au disco. L'amour de Thomas Bangalter et de Guy-Manuel de Homem-Christo pour le genre se sent presque dans chaque note. La force de l'album est de nous le faire partager et comprendre qu'on aime ou non. On ne peut que s'incliner devant ces longues plages dépassant les six minutes, ces funks lents minutieusement calibrés. La chargée en synthés Giorgio by Moroder, avec le maître lui-même, et Doin' it Right, avec Panda Bear, passent proche de rejoindre Get Lucky au panthéon. Et pour qui voudrait donner un sens à ce trip un peu capricieux, où le duo se replie sur lui-même, celui-ci s'impose à l'écoute de Contact en fermeture de rideau: Random Access Memories est un prologue, un prequel à l'arrivée des robots. Qui s'avère fascinant malgré ses défauts.