Bon, là, j'pense que j'vais devoir te transmettre certaines infos qui te seront nécessaires, la prochaine fois que tu mettras les pieds dans un festival comme celui des FrancoFolies.
Marcher. C'est simple, marcher. Mais pourtant, la plupart du temps, je constate avec énormément de désespoir que personne ne sait vraiment comment on fait. Lis et apprends.
Quand j'marche dans un endroit où je sais que je risque de croiser des humains, encore plus s'il est achalandé (genre les FrancoFolies), j'entre automatiquement en mode «ultra-conscience de mon environnement.» Et ce, même si j'suis accompagné de quelques amis et/ou que je réponds à un message texte. La priorité: appréhender tous les obstacles. Visualiser par quel trou je me faufilerais. Longer les murs si je prévois m'enfuir dans ma tête, de façon à ne pas obstruer le passage.
Et si un événement quelconque appelle brusquement mon attention, j'accélère pis j'me range sur le côté pour éviter que la personne derrière moi me rentre dedans, dans le cas où je déciderais de freiner sec, sans préavis.
Ça donc bin l'air compliqué tout ça, mais pourtant, ça s'fait automatiquement. C'quand même pas pire pour éviter des collisions toutes les 46 secondes. En prime, comme ta manière de circuler à pied te rend quasi irréprochable, elle te permet davantage de lâcher des soupirs ou des TABARNACK! à chaque crétin qui, visiblement, n'a pas appris à co-exister en public.
C'est pour ça que, quand j'ai pas suffisamment mangé et/ou que j'suis pas assez drunk, je déteste me retrouver dans une foule (familiale, faut le dire) comme celle des FrancoFolies. J'arrive juste pas à concevoir que ces gens-là soient OK avec le concept de s'faire rentrer dedans et/ou renverser d'la bière dessus à toutes les 3 minutes.
Crisse, dans un espace aussi vaste que celui du Quartier des Spectacles, UNE SEULE PERSONNE peut arriver à obstruer le passage, simplement en s'câlissant au centre de la rue, en circulant d'une lenteur dissonante à faire vomir tellement ça manque de rythme, zig-zaguant et faisant balancer son corps de gauche à droite, rendant impossible tout dépassement de n'importe quel côté.
Et si pendant un show j'fais l'choix d'me placer en arrière complètement, dans un spot désert, pour éviter les désagréables: je sais qu'une autoroute d'idiots qui vont pisser ou s'acheter d'la bière finira par se former devant moi et me bousculer. J'ai beau regarder autour, c'est pourtant toujours le néant. Pas l'espace qui manque. C'est sûrement une blague? Nope.
J'en exige peut-être beaucoup des autres, j'te l'accorde. Mais le facteur téléphone intelligent s'est ajouté à la donne depuis quelques années et fait en sorte qu'en cas d'achalandage sur un trottoir au centre-ville ou dans un festival, c'est le fucking chaos quand personne ne sait plus où il va et se voit incapable de s'adapter et de prendre conscience de l'environnement autour de lui.
Et même quand je vérifie mes notifs sur Facebook, je me sais déjà plus vigilant que le slow-imbécile curieux qui occupe 95% du trottoir comme si personne d'autre ne s'y promenait.
Oui, mes Francos ont été désagréables. Comme à chaque année.
Je te déteste.