« No Means Yes, and Yes Means Anal. »
Je suis tombé sur cette citation crunchy lors de ma lecture du texte « I love (and hate) dating Russian Men » où Diana Bruk raconte son déchirement entre ses valeurs modernes de féministe New Yorkaise et ses désirs sexuels pour les hawt Russians.
La lecture vaut la peine même si ça risque fort d’en choquer certains. C’est un concentré de trucs politiquement incorrects et délicieusement tabous. Pas étonnant qu’il y ait autant de gens en colère dans les commentaires. Ça génère tout plein de questionnements intéressants (et insécurisants) :
– Est-ce que les Russes old school fourrent mieux que nous autres?
– Est-ce que les femmes rêvent d’un homme moderne de jour et d’un Neandertal imberbe de nuit?
– Est-ce que nos belles valeurs modernes peuvent donner autre chose que du sexe plate?
Plein de questions qui se frottent en guidoune sur nos insécurités.
Évidemment, le texte est rempli de généralisations et de trucs plus ou moins exacts. L’auteure est clairement mêlée et il y a une certaine immaturité dans son propos. Mais c’est justement ce que je trouve intéressant : la fille est aussi mêlée que la société.
Ce n’est rien de scientifique, mais je ne compte plus les amies qui se plaignent que leur chum est trop doux et respectueux au lit. Trop souvent, t’as la fille qui se demande si elle est normale d’avoir tant envie de se faire brasser. Trop souvent, t’as le gars qui pense faire la bonne chose en étant over-respectueux avec la femme qu’il aime.
Genre de respect mal placé. Cas typiques de baiseurs qui assument mal la différence entre un comportement acceptable en société au quotidien et un comportement acceptable (et satisfaisant) durant une baise dans l’intimité. On se tire vraiment dans le scrotum avec ces conneries. Vouloir baiser en bon citoyen politiquement correct, ça peut suffire pour faire des enfants ou pour une quickie d’après-midi, mais c’est rarement comme ça que tu bats ton record d’orgasmie.
« Voudriez-vous-tu que je place mon pénis dans votre anus, svp? Si cela vous est d’adon, bien sûr. »
« T’as vu, chérie? Les voisins ont un fouet dans leur chambre à coucher. Ils semblent vraiment intenses sur la discipline. »
Tu dois leur expliquer des trucs comme : Si ta blonde te griffe (ou te gifle) pendant que tu la prends, ce n’est peut-être pas parce qu’elle t’en veut de ne pas avoir payé le resto. C’est peut-être juste la façon qu’elle a trouvée pour que tu la prennes plus fort.
Mais bon, entre lovers qui se connaissent peu, ça peut être difficile à gérer. Louis CK avait un bit particulièrement génial là-dessus.
(Encore là, remarquez la folie en commentaires.)
La fille souhaiterait que CK la force alors qu'elle lui dit non, mais ça le place tellement dans une situation impossible! Genre de trip (pourtant assez commun) où l’on aurait besoin de 14 experts sexologues avec des maitrises en littérature pour expliquer avec les bons mots sans que personne ne se vexe et surtout : sans que des caves dangereux se disent : « Je le savais! Les chicks aiment toutes se faire violer! »
C’est une des raisons pourquoi la société est encore mêlée : il y a trop de caves. (Sans compter tout le guilt qu’on traine grâce à notre super héritage judéo-chrétien.)
Cela dit, je ne pense pas que les valeurs modernes nuisent au sexe. Au contraire, je pense qu’une fois bien assimilées, ces valeurs modernes nous permettront enfin de se dédouaner de toute cette political correctness bouette et débandante. Mais bon, dans des sociétés où l’on a encore de la misère à accepter des trucs élémentaires comme l’égalité homme-femme ou l’orientation sexuelle des gens, ça peut prendre encore quelques siècles.
Par chance, on fourre rarement avec une société au complet. (De toute façon, il paraît que ça suce mal.) La plupart du temps, ça se passe entre individus. Et quand tu fourres avec des individus modernes, les trips de cul peuvent demeurer des trips de cul. En fait, le sexe entre gens intelligents, c’est un peu comme des petits voyages à Vegas : ce qui se passe au lit, reste au lit.