Aller au contenu
La captivante playlist de Jimmy Hunt

Lorsqu'on appelle Jimmy Hunt pour qu'il révèle ses préférences musicales du moment, il précise d'entrée de jeu: «Je n’ai pas vraiment de morceau que je me passe en boucle. C’est plutôt random.» On parvient, quand même, au fil de l'eau, à mettre le doigt sur quelques titres qu'il écoute plus souvent que d'autres. À défaut d'iPod, c'est sa collection de vinyles qu'il nous épluche.

Jimmy, musicien un brin solitaire, et surtout «pas interprète-compositeur» (il abomine l'appellation), est bien connu dans les alentours de Montréal pour trimballer sa guitare un peu partout. Il jouera tantôt au Cabaret du Mile-End, le 9 octobre, pour présenter son dernier-né, Maladie d'amour (qu'on vous chroniquait ici).

Porté pop psyché et synthétiseurs, il livre ici une réjouissante sélection musicale de méloname, qui frappe par sa variété. Sa playlist, fouillée, va piocher dans l'univers de la groove, du jazz et de la pop, et court le long des quatre dernières décennies. Il nous emmène aussi, subitement, dans le monde angoissant des bandes originales propulsées aux premières musiques électroniques des 70s'…

1. Too High, de Stevie Wonder

«Avec des potes l’autre soir, on s’est remis à écouter Stevie Wonder. Too High est complètement hallucinante, pour la groove, la réalisation, et le son. Ça a beau avoir été enregistré il y a quarante ans, ça sonne comme si ça avait été fait il y a un mois.»

2. Buzz, de Diane Dufresne

Parue en 1972, la chanson est tirée de l'album Tiens toé ben, j'arrive !. «C’est hallucinant, pour la musique québécoise. Avec Cousineau, ils ont fait des albums complètement avant-gardistes. On nous parle toujours des grands classiques d’ album-concept. Pour moi, Tiens toé ben, j'arrive ! supplante toutes les autres prétentions !»

Il a fallu creuser dans les profondeurs des players en ligne pour dénicher le tube. Restreint d'accès, Buzz de Diane Dufresne n'est lisible qu'immédiatement sur Youtube. Rendez-vous par ici.

3. Green Sleeves, Kenny Burrel

«J’écoute pas mal de jazz ces temps-ci. J’adore cette interprétation free-jazz de Green Sleeves.»

4. La Fête des deux avions, de François de Roubaix

«De Roubaix est un réalisateur de trames sonores dans les années 60-70. Il en a réalisé une, hallucinante, pour l’Antarctique, un film de Jean Painlevé. La Fête des deux avions est une composition de musique électronique complètement dingue pour l’époque.» Pionnier du genre, «De Roubaix a commencé très tôt à utiliser des synthétiseurs, et ça donne un résultat impressionnant…» Difficile de choisir: «Je place ce titre ex aequo avec Le Samouraï

5. Lovers in the parking lot, de Solange

«Solange est très jolie, elle a une super belle voix », confie-t-il, l'air amouraché. « Lovers in the parking lot est vraiment une bonne tune pop. Quand elle utilise la blue note [une altération propre aux bluesmen], il y a quelque chose de magique qui se passe… C’est un de ces morceaux qui n'est pas trop audacieux, mais qui est très efficace.»

 

Plus de contenu