Chaque fois que je sors d’un meeting où je sens que ma carrière vient de faire un bond significatif, je reviens chez nous en marchant. Je dis «en marchant», mais on est pratiquement dans le domaine de la gambade. Une manifestation. Une enivrante manif à un, sans itinéraire ou pancarte, où tout mon bonheur s’affiche via ma grosse face. Je marche sur St-Denis avec la confiance dans le tapis, et à ce moment précis, je pourrais me pogner n’importe qui.
N’importe qui! Emily Ratajkowski, Adriana Chechik, Chéli, name it!
OK! Peut-être pas n’importe qui, mais dans l'état d’esprit dans lequel je suis, c'est la personne qui me revirerait qui le regretterait. Ce serait sa perte à elle. Ce qui montre bien à quel point mon égo se porte bien dans ces courts moments de grâce.
J’imagine qu’on a tous ces courts moments où l’on se sent particulièrement irrésistible et confiant. Après tout, c’est pas mal plus facile de te vendre quand tu crois à ce que tu vends. Quand tout ton corps projette et crie: «Bébé, je te le dis: de ce temps-là, c’est le fun d’être dans ma vie en hostie.»
Mais ce que je me demande, c’est si tout ça est bien réel.
J’aimerais connaître mes stats sur mon véritable sex-appeal dans ces moments-là versus mon sex-appeal bien moyen au quotidien. Est-ce que mon mojo ne change que dans ma tête ou est-ce que ça transparaît vraiment pour les autres aussi? Car s’il y a un truc qu’on apprend assez vite dans la vie, c’est que les gens qui se croient bien sexy ne le sont pas nécessairement. Même que bien souvent, ils ne sont pas à leur plus sex au moment où ils croient l’être.
Parfait exemple: la fille avec son 400$ de lingerie qui est 400 fois plus sexy avec ses petits yoga pants gris.
D'ailleurs, c’est une bonne chose à se souhaiter dans la vie: que son état le plus fourrable soit relativement proche de son état normal. Parce que les moments de grâce où l’on se trouve sur notre gros high de confiance en soi, ça peut s’avérer rare et bref. Je ne sais pas si les gens solidement confiants maintiennent ce niveau-là tout le temps. Je n’ai pas l’impression qu’on est faits pour rester là si longtemps.
Être crinqué avec la confiance collée au plancher, c’est un peu comme être bandé. C’est cool parce que t’es à ton plus impressionnant. Pas trop fripé, pas besoin de te justifier.
Petit gars lousse: «Ben voyons, c’est pas toujours comme ça. Là, c’est juste que c'est un peu frisquet pis j’ai pas vraiment déjeuné pis je file pas full pis…»
La fille se trouve toujours plus belle et désirée quand t’es bien bandé. Mais demander à quelqu’un d’être métaphoriquement bandé tout le temps, ça demande pas mal de sang. D’ailleurs, je me demande souvent si les filles qui mouillent pour les gars confiants s’attendent à ce niveau-là tout le temps. Toujours en mode chien fou qui zigne partout?
C’est cool d’être à son top pis toute, mais t’espères quand même trouver quelqu’un qui va comprendre et accepter que parfois, ça redescend. Que la vie et les humains viennent à coups de hauts pis de bas. Tu ne peux pas toujours être à 110% (parce que Jean Pagé vient qu’à taper su’ le gros nerf.).
En même temps, s’il y quelque chose qui boost ta confiance au max, c’est bien quand quelqu’un de hawt trip sur toi alors que t’es au repos. Quand tu peux te dire: «Si tu trip déjà là, bébé, tu ne croiras pas à ça t’à l’heure.»