Critique du film «Inside Llewyn Davis»: un Coen à saveur folk qui sort des biopics pompeux
Dustin Ariel Segura SuarezSorte d'antithèse du feel good movie, le film nous rend amorphe, les deux pieds dans la slush, dans une sorte de spirale noire où seul l'échec semble régner, mais le malheur chez les Coen n'est pas pour autant une raison pour s'empêcher de rigoler. En prime, il y a l'histoire d'amour féline qui touche (le chat est si bien filmé). Le tout agrémenté de musique folk interprétée en temps réel (pas de playback) par les acteurs.
Mise en scène honnête, un des points forts est de nous jouer en intégralité les chansons et de nous amener dans une ambiance plus onirique à un certain moment du film. Un plus pour la photo qui rend bien l'âme de cette époque brune. La performance d'Oscar Isaac est solide, le gars a du charisme. Se démarque aussi Jean (Carey Mulligan), hystérique qui vit des grosses sautes d'humeur, qu'elle ne tente par aucun moyen de réprimer. Pour ceux qui se le demandent: non, Timberlake ne vient pas tout chier avec ses apparitions et donne en prime une prestation assez divertissante en trio avec Adam Driver et Oscar en séance d'enregistrement studio avec une chanson pop aux propos douteux.
On peut donner aux Coen d'avoir bien rendu un film musical qui sort des biopics pompeux trop émotionnels, que veulent trop raconter en peu de temps. Ici, on raconte peu en 105 minutes et c'est très bien comme ça.
Inside Llewyn Davis
En salle dès le 25 décembre
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