Samedi dernier était diffusée la grande première de SNL Québec à Télé-Québec, pis comme bin du monde, j'étais branché là-dessus. Je venais à peine de me procurer des oreilles de lapin, moi qui n'avais plus la télé depuis plus d'une année entière. Bon timing, I guess.
Dès les premières minutes de contact avec ce bon vieux téléviseur, j'avais l'impression de reprendre là où je l'avais laissé en 2012 (c'est-à-dire, dans le malaise). TVA ne pouvait faire mieux que d'étendre des esti de frissons de honte tout le long de mon corps pis V Télé se battait pour en obtenir l'exclusivité. Je commençais à regretter mon choix d'avoir sorti de l'argent de mes poches pour le digital converter pis l'antenne intérieure.
Pis quelques jours plus tard est arrivé SNL Québec. J'avais peur d'avoir honte, d'avoir mal pour les comédiens maison. Que l'opportunité qui nous était offerte de se délivrer -ne serait-ce qu'un peu- de ces matanteries québécoises éclate sous nos yeux en quelques secondes et forever. C'était plus probable qu'improbable, mettons; on nous a conditionnés à la déception; à vouloir plaire au grand public à tout prix. Mais non, grande surprise.
Mais c'est vrai, c'qu'on fait ici, c'est pas vraiment d'la télé grand public; on s'adresse directement aux matantes. La télé mainstream, au moins, pourrait m'intéresser si vraiment elle pensait un peu à tout le monde, mais non, elle cible un public bien précis. Trop précis. Prends la radio, par exemple. Malgré les quétaineries qu'on peut nous balancer; elle est accessible. Je trippe pas nécessairement sur ce qu'elle diffuse, mais quand l'animateur parle, il n'exclut personne. Tu sens pas qu't'es entré par inadvertance dans un endroit malaisant où tu ne devrais clairement pas te trouver et l'envie de crisser ton camp le plus rapido ne te frappe pas direct s'a yeule non plus. Autrement dit; t'es peut-être pas le public visé, mais ç'a l'mérite d'être endurable le temps d'trouver ce qu'il te faut chez Dollarama.
Tandis qu'à TVA, quand je tombe sur une pub où on m'annonce UN AUTRE spécial Céline Dion avec le dude des Grandes Gueules pis que 30 secondes plus tard son collègue danse l'esti de Macarena sur une toune de la Compagnie Créole avec un invité qui fait les mêmes jokes depuis la première fois que je l'ai vu en 1992; j'ai l'impression qu'on câlisse de force le fun d'une partie de BINGO dans mes intérêts sur Facebook. On ne cherche plus à plaire aux gens comme moi. On le rend mal dans sa peau.
Fak tsé, on a beau critiquer cette première de SNL Québec mais reste que c'est la première fois depuis un câlisse de bout que je n'ai pas eu honte de regarder la télé. Au lieu de focus sur ses faiblesses, on devrait plutôt se réjouir qu'ENFIN, la télévision québécoise, -en direct, en prime-, n'avait pas pour objectif de faire plaisir au bon vieux public qui a pris 3 semaines à se remettre de l'annonce de la nomination de Louis-Jean Cormier (qu'il ne connaissait pas) comme juge à La Voix.
Quelqu'un a pris le risque de la confronter cette esti de crowd plaignarde qui est reine depuis trop longtemps pis n'a pas senti le besoin de recruter les mêmes grosses têtes qui attirent. Que du nouveau, du frais, pis des blagues de Centre-Sud que peu de gens peuvent comprendre. Ça augure bien pour l'avenir, non? Du moins, c'est la première fois depuis la Golden Era des Dollaraclip que je peux recommencer à espérer une meilleure télé.
Je vous déteste.