Tous les mois, notre journaliste Christine Plante rencontre une personnalité du monde gastronomique. En février, cap sur Patrice Demers, le chef à la dent sucrée.
Je suis passée visiter les nouveaux locaux de Patrice quelques jours avant la grande ouverture de sa pâtisserie. Pendant que le personnel de service était en formation sur les thés servis au comptoir et les aides-pâtissiers affairés à exécuter les derniers tests, Patrice Demers et sa complice et compagne Marie-Josée Beaudoin m'ont reçue au beau milieu d’un champ magnétique : c’est l’adrénaline typique des jours J.
La porte est ouverte depuis ce matin, mais entendons-nous, ça fait plus de six mois – depuis son départ des 400 Coups en août dernier – qu’on attendait le retour du chef pâtissier le plus réputé de Montréal. Avec plus de 15 années derrière le tablier, il a semé sur son passage des desserts classiques dont on ne pourrait plus se passer : la carte des desserts des 400 Coups attirait à elle seule les foodies de tout le pays. Le célèbre pain perdu du Leméac, c’est lui. Sans parler de l’illustre pot de crème au chocolat, qui a une véritable carrière de superstar depuis son passage À la Di Stasio, et qui fête maintenant ses dix ans.
Tout ça pour dire que ses desserts décadents provoquent un engouement presque dépendant, que le public a besoin de son fix, et que ce week-end, parions qu’il y aura une horde de joyeux hypoglycémiques aux pupilles dilatées devant ses créations sucrées.
Et comme à son habitude, Patrice n’a pas lésiné sur les jouissives calories. Le concept même de sa pâtisserie fait penser à un gâteau six étages tout plein de crémage : un comptoir de produits à déguster ou à emporter, une ambiance café-laptops de jour, un espace restaurant où manger des repas plus complets, un bar à vin / bar à desserts (Marie-Josée, en plus d’être co-propriétaire, est sommelière) en soirée. Il y aura même une salle de cours où l’on pourra saliver devant le chef affairé à fouetter une crème au beurre, ou encore déguster les arômes d’un cépage en démonstration lors d’une séance de sommellerie.
Photo Jean-François Hétu
Photo Jean-François Hétu
Il y aura des sablés bretons à l’érable. Il y aura des cakes au gingembre confit avec un cœur fondant de pur praliné. Il y aura des kouing-amanns (vous savez, ces gâteaux bretons faits presque exclusivement de beurre, de sucre et d’amour). Il y aura des choux à la crème fourrés à la commande d’un savant mélange de compotée de bananes, de caramel et de chocolat au lait. Il y aura des brioches feuilletées, des mille-feuilles, des bostocks, des brownies, des financiers au sucre d’érable, des gâteaux à la canneberge, à la vanille, au chocolat et au café.
Il y aura surtout beaucoup de bonheur.
Patrice Pâtissier
2360 Notre-Dame Ouest • 514-439-5434 • patricepatissier.ca