Critique du film « Omar»: un thriller politique réussi qui mérite sa nomination aux Oscar
Dustin Ariel Segura SuarezL'histoire se déroule en Cisjordanie. Trois amis d'enfance, Omar (Adam Bakri), Amjad (Samer Bisharat) et Tarek (Eyad Hourani) forment une cellule de résistance, planifiant un coup monté contre un quartier militaire. En parallèle et en secret, se vit la relation d'amour entre Omar et Nadia (Leem Lubany), soeur de Tarek. La première offensive a lieu. Un soldat tombe sous les balles. Omar se fait arrêter. Se retrouvant en prison, il subira une ruse de l'agent Rami (Waleed Zuaiter) qui le trompera afin de le faire parler. Confession non-confessée qui vaudra à Omar des séances de torture. Condamné à un minimum de 90 années d'emprisonnement, il fera le choix de s'allier à l'armée en vue de capturer Tarek, principal suspect dans l'affaire de meurtre.
L'armée trompée par les fausses volontés d'Omar, un esprit de confusion vient parasiter l'histoire. S'installe un monde de trahison pour détourner les vraies motivations des protagonistes. Omar devient un traitre aux yeux de sa communauté. Il livrera Tarek aux autorités militaires dans une scène qui prendra des tournures insoupçonnées. Omar à nouveau capturé, pour mieux être libéré, avec comme mandat de tuer Tarek sous menace de mal envers sa petite amie. La méfiance de ses proches l'isole au point de se faire rejeter par Nadia, qui cèdera au charme d'un autre (mais non sans peine). La suite est une désillusion de l'amour trompé, d'une amitié écorchée et d'un désir de vengance assouvi. Le personnage d'Omar incarnant l'idée de la résistance dans un dévouement absolu à la cause de la libération palestienne, aux dépens de sa personne. Il se sacrifie dans l'ultime but de rendre justice à sa nation.
Au final, voilà un film noir qui démontre une réalité palestinienne où calme et violence se côtoient quotidiennement dans un esprit de lutte contre l'occupation israélienne. La mise en scène est honnête, les scènes de poursuites bien filmées et le scénario ficelé de manière efficace. À noter qu'il s'agit du premier film entièrement financé par la Palestine. Abu-Assad a également composé son équipe de plateau et sa distribution de personnes aux racines palestiniennes. Adam Bakri (Omar) et Leem Lubany (Nadia), interprétant ces deux amoureux manipulés et déchirés, crèvent l'écran. Primé à Cannes par le jury dans la section Un Certain Regard.
Omar
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