C’est aujourd’hui que Miraculum, quatrième long métrage de Podz (alias Daniel Grou), prend l’affiche. Présenté en première mondiale lors de la 32ème édition des Rendez-vous du cinéma québécois, le film a énormément fait parler. Nightlife.ca s’est entretenu avec Grou (L’affaire Dumont, 10½, Les 7 jours du Talion) à propos de dépendances, de religion et de son nom d’artiste.
C’est le scénario signé Gabriel Sabourin qui a d’abord séduit le réalisateur. «Quand le scénario m’est arrivé entre les mains, de réaliser ce film choral s’est imposé.» Tous situés à un carrefour de leur vie, les personnages de Julie (Marilyn Castonguay), une infirmière qui prie pour le miraculé d’un accident d’avion, Étienne (Xavier Dolan) un fervent témoin de Jéhovah atteint d’une grave maladie du sang ou encore un couple sexagénaire redécouvrant la fièvre du premier amour (Lise Turcot et Julien Poulin) doivent faire face à la fatalité conjuguée du destin et du hasard.
Mais ce n’est pas un hasard si chaque personnage a une dépendance qui lui est propre. «J’ai voulu faire un constat de société. Que ce soit le sexe, l’argent ou la religion, le monde repose sur trop de choses extérieures à lui-même. Je pense que le message de ce film – et ce que je crois profondément – est qu’on doit s’en remettre à soi, arriver à faire des choix et vivre avec les conséquences.»
Pourquoi parler de religion aujourd’hui à travers les yeux des témoins de Jéhovah? «Dans une ère cynique, une ère où on remet tout en question, où on rit de tout, je trouvais fascinant que quelqu’un puisse encore croire dur comme fer en la parole de Dieu.» Le personnage qui traduit le mieux cette conviction inébranlable est sans doute Étienne, interprété par Xavier Dolan. Podz affirme que Dolan est «un excellent comédien, mais plus que ça, ce gars-là a la capacité de montrer à l’écran quelqu’un qui croit à quelque chose de plus grand que lui».
Avec des thèmes universels comme la foi, la mort, la maladie et l’amour, ce film pourra rejoindre tout le monde, croit Podz. «Les gens peuvent s’y reconnaître. Toutes les histoires sont touchantes et ça parle directement aux gens.»
Et à la fin du film, surprise! Le réalisateur semble avoir laissé tomber l’alias de Podz pour signer seulement Daniel Grou. «Ce n’est pas par rapport au film, mais par rapport à moi. On dirait qu’avec celui-là, je me suis dis que c’était le temps de m’assumer. C’est là que je suis rendu, ce que j’ai envie de dire, ce que j’ai le goût d’être dans ma vie. Mais il n’est pas dit que mon prochain ne sera pas sous Podz», confie-t-il.
Miraculum
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