La sympathique journaliste et blogueuse répond à nos questions pour la sortie de son roman Les fantômes fument en cachette, un livre qui germait en elle depuis près de 8 ans.
Miléna, au centre de ton histoire, Maeve, Loïc et Fred forment un drôle de triangle, à la fois amical et amoureux. Comment leur relation particulière s’est-elle dessinée dans ta tête?
C’est le premier petit filon qui m’a donné envie d’écrire mon roman. Quand j’étais adolescente, j’avais toujours l’impression qu’il manquait quelque chose ou quelqu’un à ma vie et je n’arrivais pas à mettre le doigt sur ce dont il s'agissait. C’est vraiment à partir de ce sentiment de manque que m’est venue la relation fusionnelle, presque cosmique, entre les trois. Peut-être qu’ils se sont rencontrés dans une autre vie…
Tes personnages t’ont habitée pendant longtemps. Comment vis-tu le fait de les voir finalement exister hors de toi?
Premièrement, j’ai parfois de la peine parce que mes personnages n’existent pas! Quand j’ai commencé à écrire, ils avaient mon âge. Mais là, tu te relis deux ans plus tard pour te rendre compte qu’il faut les vieillir. Au fil des années, je me suis vraiment attachée à eux. Aujourd’hui, faire le deuil d’eux, sincèrement, c’est épouvantable! On dirait que je viens d’envoyer mon fils à la maternelle! (rires) Mais c’est aussi extrêmement excitant. J’aime l’idée que ce soit maintenant au tour du lecteur de faire d’eux ce qui lui plaît.
Entretiens-tu un rapport aussi viscéral avec la musique que Maeve?
Absolument. J’ai vraiment grandi dans cet univers, j’ai même étudié en chant jazz pendant deux ans. J’écoute vraiment de tout. Je suis encore fan de Blink 182 aujourd’hui, c’est pas drôle! (rires) Mais j’écoute aussi du Philémon Cimon, par exemple. Je passe d’un style à l’autre selon mes humeurs. Je crois que la musique sera présente aussi dans mes autres livres parce que quand j’écris, elle fait naître plein d'images en moi.
Ton roman est loin du style familier et plus déjanté que tu as sur Les Populaires. Souhaitais-tu te distancier de ce ton?
Je crois qu’on retrouve mon petit côté grinçant, mon autodérision, autant sur le blogue que dans mon roman. Mais quand j’écris pour Les Populaires, c’est punché, c’est instantané. Je n’ai pas le temps de couver ce que je fais. Alors que quand j’écris un livre, je lis, relis et je vire mes mots et mes phrases de bord. Le résultat est juste différent.
Les fantômes fument en cachette, de Miléna Babin. Éditions XYZ, Coll. «Quai no5», 19.95$, en librairie.