Un bouquet d’excellents livres pour lectures estivales!

Ben oui, comme d'habitude, on a le nez dans les livres ce mois-ci. Des BD, des romans, des récits…Les choix ne manquent pas pour bouquiner en ce début d'été. 

Roman – L’exception
Audur Ava Olafsdottir, Zulma, 29,95$, en librairie

J’admets être une fan finie de cette auteure depuis que j’ai succombé à son charmant Rosa Candida, il y a quelques années. Encore une fois ici, l’écrivaine islandaise met en scène un personnage en perte de repère, Marìa, dont l’univers s’écroule subitement lorsque, le soir du réveillon, son mari lui annonce qu'il la quitte… pour un homme. Épaulée par sa voisine du dessous, une naine conseillère conjugale, l’héroïne apprendra tranquillement à survivre. Une histoire douce, tendre, avec juste une touche d’ironie qui rend la lecture tout à fait délicieuse.

 
Récits – Pouceux, 60 récits de bord de route
Philippe Marois et Hélène Mercier, Cardinal, 26,95$, en librairie

Le pouce : depuis toujours, un moyen de transport pas cher synonyme d’aventures. Qu’il s’agisse de personnalités québécoises comme Patrick Lagacé, qui a traversé le Canada alors que sa mère luttait contre le cancer, ou simplement d’inconnus, comme cette Marthe Bouffard qui a été embarquée – la chanceuse! – par René Lévesque, tout le monde, dans ce recueil, possède une anecdote croustillante d’autostop. La mise en page du livre aurait pu être plus inventive (ça manque d’illustrations!), mais la variété des histoires compense amplement cette lacune en nous faisant voyager de l’Islande à l’Abitibi.

 
Récit – Excursions dans la zone intérieure
Paul Auster, Actes sud/Leméac, 34,95$, en librairie

Plusieurs ont été déçus par ce livre. C’est qu’Auster – âgé de 67 ans – semble être en mode réminiscence depuis quelque temps. Après Chronique d’hiver, où il revisitait sa vie à travers le prisme du corps, il entreprend maintenant de retourner aux origines de sa pensée, et il chemine en s’adressant à lui-même à la deuxième personne. Cette rencontre singulière (souvent touchante) entre un homme adulte et l’enfant qu’il a été s’encombre parfois de détails inutiles, mais il est fascinant d'assister à l’éclosion mentale de l'écrivain, qui devient un véritable personnage à la manière du Garp de John Irving. À lire doucement, sans se presser.

Roman – En finir avec Eddy Bellegueule
Édouard Louis, Seuil, 25,95$, en librairie

Transformer les blessures du réel en fiction, n’est-ce pas le meilleur moyen de tirer un trait sur une vie mal commencée, bref d’en finir avec Eddy Bellegueule? Sous le pseudonyme d’Edouard Louis, le jeune Eddy (21 ans!) a créé bien des remous en France avec ce récit autobiographique d’un homosexuel au sein d’un milieu ouvrier, tabassé à l’école et rabaissé à la maison. Au-delà du tapage médiatique qui accompagne ce portrait pas très flatteur de sa famille qui crie au scandale, on ressort totalement secoué de son premier roman, qui exsude la violence et la souffrance.  

 
BD – L’Intégrale de Michel Risque 1
Réal Godbout et Pierre Fournier, La Pastèque, 34,95$ en librairie

Parodie de Bob Morane et de Tintin et caricature du Québécois moyen, Michel Risque parcourt le globe, surtout pour se mettre dans le pétrin et se couvrir de ridicule. Plus de trente ans après sa création, la Pastèque publie l’intégrale des aventures du mythique héros à la mâchoire carrée (devenu populaire dans CROC) en deux tomes, avec des planches inédites. On a beaucoup de plaisir à voir l’évolution du personnage (de même que la naissance de Red Ketchup!), qui au fil des pages se fait adopter par des singes, se fait passer pour un joueur d’échecs ou encore se rend sur la lune. On ne s’ennuie jamais avec Michel Risque!
 
 
Mention spéciale  
Roman – L’orangeraie
Larry Tremblay, Alto, 20,95$, en librairie

Mention spéciale, parce que c'est sorti en octobre dernier. Mais il faut absolument lire ce roman bouleversant, lauréat du Prix des libraires 2014, qui raconte comment, dans un pays du Moyen-Orient déchiré par la haine, un père doit déterminer lequel de ses deux fils jumeaux aura l'«honneur» de porter une ceinture d’explosifs pour se faire kamikaze. Toute l’horreur de la guerre dépeinte efficacement dans une écriture belle à couper le souffle.