Dans la catégorie « gars qui nous fait tous passer pour des hostie d’épais », le champion de la semaine est un certain Dave dans une chronique de madame.
Résumé de l’histoire : la femme date ce Dave pendant plusieurs semaines et alors qu’elle trouve leur dernier weekend amoureux un peu trop tranquille sur le sexe, la fille confronte notre Dave qui finit par lui avouer qu’il trouve son corps repoussant.
Et ça ne s’arrête pas là, Dave commence même à lui lister tout ce qu’il n’aime pas de son corps! Comment elle est trop plissée et qu’elle ne l’excite pas et comment c’est plus facile pour lui de s’imaginer une autre fille quand les lumières sont fermées.
*soupir*
*découragement*
*garrochage de bras vers le ciel et cri primal d’exaspération*
Un petit truc tout simple afin de connaitre le bon moment pour larguer quelqu’un : si t’es rendue à lui expliquer pourquoi sa shape t’écoeure, t’es passé tout drette. T’as manqué quelques dizaines de sorties. Mais bon, peut-être que Dave est juste vraiment amoureux.
« Jamais je ne laisserai ton corps dégueulasse nuire à notre belle histoire d’amour, bébé! »
J’avais la face toute grasse par excès de facepalm. Quel mec surréaliste. C’est pourtant une règle de base : ne jamais bitcher sur le corps de l’autre. D’ailleurs, ça fait partie des règles sur comment revirer quelqu’un comme du monde :
- Être clair
- Être honnête
- Fermer sa gueule sur pourquoi on trouve l’autre bof
Inutile d'être cruel en précisant que tu n’aimes pas ses washers ou que sa poche est trop lousse, tu t’en vas! Et t’amènes toute ta subjectivité avec toi. Se faire dire qu’on est moche, c’est déjà assez dur sur l’égo. Se faire dire qu’on est moche par quelqu’un qui nous plait, ça grafigne beaucoup trop creux pour rien.
J’encourage n’importe qui à essayer des relations avec du monde qui ne sont pas nécessairement leur genre habituel. C’est sain et ça peut déboucher sur plein de bons moments. Mais si ça commence à ressembler à un défi Jackass où tu retiens tes haut-le-cœur, tu t’y prends mal.
Il y a des gens qui semblent oublier que les autres ont un cœur et des sentiments et tout.
Ça me rappelle ces filles un peu bizarres qui te disent des trucs mean sans s’en rendre compte.
Fille candide : « J’ai jamais tripé sur les "beaux" gars. »
Gars fragile : « Hey, termine ta blowjob, mais c’est blessant. »
Personne n’a besoin de se faire expliquer en quoi il n’est pas une beauté conventionnelle. Tout le monde est déjà pas mal au courant. Des complexes et des doutes, ça ne manque pas à grand monde.
Pour les relations à long terme, ça peut être différent. Si tu restes 20 ans avec quelqu’un, c’est sûr que les corps vont finir par changer. Si l’autre se laisse un peu aller durant l’hiver ou 14 saisons d’affilés, ça peut être correct d’en discuter. Ça dépend des relations, mais si tu commences à penser que l’autre a besoin de se faire poser des totons pour sauver la relation, c’est pas mal déjà mort. (C’est comme acheter un chaton quand la fille te dit qu’elle se sent seule.)
C’est souvent symptomatique d’autres problèmes.
Il n’y a rien de mal à avoir des goûts pointus ou superficiels. Je suis le premier à avoir des pseudo-critères stupides et précis comme une fille avec les bras minces ou à l’anus javellisé. Mais ce n’est pas le genre de truc que tu sors à l'autre en lendemain de one-night! De toute façon, l’attirance fait partit d’un tout. C’est un truc complexe qui ne sert à rien d’expliquer ou de détailler. Ça revient à ce gros feeling de « ça le fait » ou « ça ne le fait pas ». (Ou « ça ne le fait plus ».)
C’est un ensemble. Une histoire d’agencement.
Il y a bien sûr le corps, mais aussi tous ses mouvements. Il y a la tête et tout ce qu’il y a dedans. La façon d’embrasser. De squeezer. Les yeux et leur façon de regarder. Les valeurs, les fantasmes. La philosophie et la façon de voir la vie. La face quand on fait le saut. La face quand on vient fort. Le don de toujours être là quand ça ne va pas. La facilité à provoquer des bons moments. La chimie dans la vie. La chimie au lit. La chimie en cuillère.
D’ailleurs, l’attirance, c’est un peu comme une séance de spooning. T’es bien ou t’es pas bien. T’es content d’être là, ou pas. C’est aussi simple que ça. Si t’es un genre de Dave qui demande à l’autre de se raser les cheveux parce qu’il t’arrive dans la face ou que ta solution à son bras engourdi implique l’usage d’une chainsaw, c’est peut-être mieux de rester tout seul. En fait, c’est pas mal ce que tu mérites.