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Jeudi J’aime: rencontre inspirante avec une photographe montréalaise de talent

Une nouvelle série est née sous la bannière Jeudi J'aime!

Voyez-vous, je me suis rendue compte il y a quelques années à quel point j'étais entourée d'amis et de connaissances qui pratiquent des métiers où la création joue un rôle primordial.
Fascinée par les mécanismes et les mystères de l'inspiration créatrice, j'ai eu envie d'en apprendre plus sur leur processus de création.
Ainsi, toutes les deux semaines (en alternance avec ma chronique habituelle), je vous présenterai de courtes entrevues avec ces personnes, question de découvrir ce qui les fait vibrer, question aussi de s'inspirer de leur démarche.

Cette semaine, je débute avec la photographe Julie Artacho. Je l'ai rencontrée pour la première fois alors que je me tenais debout, timide et nerveuse, devant son objectif, dans le cadre du projet Nous sommes les filles. En suivant cette série, en plus de ses autres projets créatifs et professionnels, j'ai été fascinée par ce qu'elle arrivait à aller chercher comme émotions chez les sujets de ses portraits. Aussi, elle est très, TRÈS drôle.

Comment vois-tu la création dans ta vie professionnelle et personnelle ?
En fait, j'ai toujours utilisé la création comme manière de m'exprimer et surtout de me faire du bien. Et ce depuis que je suis toute petite, à travers plein de médiums. Je pense que j'ai tout fait, du dessin, de la peinture, du théâtre, du ballet jazz (ok, ça, ça compte pas), de la poterie et de la musique (même si ça a plutôt été un échec). De la vraie résilience par l'art si on peut dire. 
Pour moi, c'est une manière de faire du beau avec du laid. Il y a plusieurs projets qui sont le résultat d'un deuil, d'une rupture, de frustrations, d'échecs. Mettre ses émotions en images et pouvoir les sortir de soi, c'est une excellente thérapie. 


Photo: Julie Artacho
  
Comment décrirais-tu ton processus créatif ?
Je ne compte plus les projets qui sont nés dans un trajet de la 55 ou sur le chemin entre chez moi et mon studio. J'écoute de la musique, en loop, presque de manière obsessive et les images arrivent par elles-mêmes. La musique m'évoque des images et je travaille avec ça. 
Quand je sais que je vais shooter une telle personne, j'essaie de trouver la musique parfaite pour ça. Pour mon projet perso "Jeux", une série de photos "émotives" avec des comédiens, je prépare des playlists pour chacun. 

 Qu’est-ce qui t’inspire ? 
Les gens, leurs faces, la lumière, la musique, la danse contemporaine, beaucoup de vidéoclips et d'images un peu partout sur les internets. Le vin et la limonade bourbon m'inspirent aussi, mais probablement pas pour les mêmes raisons.
  
Quels artistes t’inspirent le plus ? 
Nan Goldin, Sophie Calle, Hedi Slimane, PJ Harvey, Sofia Coppola, Marie Uguay, Spike Jonze et aussi tous mes amis qui font du beau.


Photo: Julie Artacho

Quelles chansons t'inspirent? 
La discographie de The National est pas mal parfaite pour inspirer des shoots dramatiques. Sea of love et Terrible Love sont parfaites pour faire pleurer des gens aussi. Sur des shoots, on s'entend. 

coeurdartacho.com
facebook.com/julieartachophotographe

 

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