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Critique de «1987»: une comédie autobiographique punchée qui revient sur l’année de tous les possibles
Crédit: Les Films Séville

« Vous voulez qu’on décide de notre avenir à 17 ans, mais pas question d’entrer dans un bar avant 18 ans », s’insurge le personnage de Ricardo Trogi, qui a plus que jamais les hormones dans le tapis. Les priorités d’un ado demeurant à Sainte-Foy en 1987 sont simples:

1) Perdre sa virginité au plus vite 
2) Réussir à entrer au Dagobert, tout simplement le bar le plus cool
3) Avoir un char
4) Avoir une porte de chambre qui se barre
5) Une gang de chums un peu bums.

C’est l’été entre le secondaire 5 et le cégep et Ricardo compte bien braver tous les obstacles pour immortaliser ce moment crucial. Et des obstacles, il n’en manque pas! D’abord ses parents; sa mère Claudette, hystérique et au régime (Sandrine Bisson) et son père accordéoniste Benito (Claudio Colangelo) qui se fait un devoir de lui trouver un emploi d’été. Ricardo a beau scander qu’il ne veut pas travailler en restauration, que son rêve à lui est d’ouvrir une discothèque, le solde affichant un modeste neuf dollars dans son compte en banque finira par sceller son destin. Il y a aussi sa blonde Marie-Josée (Éléonore Lamothe), qui entre deux séances de braillage reporte toujours le moment de faire l’amour. Trogi a beau lui dire et redire qu’il l’aime, ce n’est pas elle qui va dézipper ses Levi’s…

Le réalisateur Ricardo Trogi (Québec-Montréal, Horloge Biologique, 1981) signe avec cette comédie autobiographique punchée et entraînante son quatrième long métrage. Jean-Carl Boucher est attachant dans le rôle de Ricardo, qu’on suit tout au long de ses quêtes plus ou moins profondes. Dix-sept ans, c’est également l’âge des revendications et la relation père-fils est dépeinte de façon réaliste et touchante. Bien que les personnages soient parfois stéréotypés, le ton de la confidence du narrateur et l’inspiration vraie rendent le tout crédible. On retrouve également de petits bijoux musicaux dans la trame sonore. Notamment dans la scène où les jeunes garçons s’époumonent à chanter en chœur Cum On Feel the Noize de Quiet Riot, ce qui ne peut nous empêcher de penser à Wayne’s World. Enfin, le moment tant attendu de l’apparition de la sœur de Trogi, espèce de zombie cliché de l’ado ne quittant jamais sa chambre, ne déçoit pas non plus.

Ce feel-good movie reprend la recette américaine à la American Pie en y ajoutant de savoureux clins d’œil tirés de l’époque au Québec. Malgré quelques longueurs et facilités, 1987 est une comédie rafraîchissante et divertissante qui mérite un tour au ciné!

1987
Maintenant en salles

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