« Oh, wow ». Voilà les premiers mots qui sortiront sans doute de votre bouche quand vous franchirez la porte de ce tout nouvel établissement de la rue Crescent. On est vraiment bluffé par ce resto-bar néo-asiatique tout en opulence de 8500 pieds carrés bâti sur deux étages, avec une immense ouverture centrale qui s’élève jusqu’au ciel et permet de mettre en lumière un bar très bien fourni au rez-de-chaussée et les maîtres sushis qui s’activent au premier. Tout, ici, a été pensé dans le détail, des plaques de métal sur les poutres, aux veines du bois des tables, en passant par ce petit salon accueillant du premier étage.
On passerait des heures à contempler ce décor digne d’un film, tout en écoutant d’une oreille distraite la musique lounge qui emplit l’espace, mais voilà, on a hâte de s’emplir le gosier et l’estomac. Plusieurs formules attrayantes s’offrent à nous de ce côté-là. On peut rester au rez-de-chaussée pour profiter de la vue sur le bar et, par exemple, de la bento box, qui permet de manger un repas complet à 15$. Mais on vous recommande vraiment d’aller à l’étage pour vivre pleinement l’expérience du Kyozon, qui a aménagé un immense kaiten, ce tapis convoyeur de sushis et d’autres petites préparations nippones méritant à lui seul le déplacement. Comment est-ce que cela fonctionne? On prend des assiettes qui défilent devant nous, et selon leur code couleur, on sait ce qu’on va payer à la fin. Très populaire au Japon, le kaiten est vraiment un moyen amusant, convivial et pas cher du tout (formule de 6 plats à 15$ le midi, et à volonté à 17$ de 14h30 à 17h30) de manger.
Oui, mais est-ce que c’est bon, au moins? On vous rassure tout de suite : contrairement à d’autres établissements clinquants du centre-ville, on mange bien au Kyozon. Sans être mémorables, les sushis, sashimis et makis sont honnêtes et bien apprêtés. Quant aux autres plats de la carte, en dehors des déjà populaires crevettes pop corn servies avec une mayonnaise épicée, on vous recommande la généreuse soupe Tom Kha aux fruits de mer et à la noix de coco, à la consistance crémeuse et aux parfums exubérants pouvant provoquer une addiction rapide, ainsi que les sui mai, des raviolis à la vapeur fourrés de crabe, de poulet et d’épices, aussi beaux à voir que fondants en bouche.
Crédit photo Sophie Ginoux
Crédit photo Sophie Ginoux
Crédit photo Sophie Ginoux
Il serait cependant dommage de ne pas accompagner ces spécialités, soit d’un verre de vin, soit d’un des sakés à la carte (une dizaine au choix, dont des nigori non filtrés très accessibles), soit d’un cocktail signature comme le surprenant Shojo sour, un « sour » auquel l’ajout d’huile de sésame donne une texture onctueuse et un goût de grillé et très légèrement salin en fin de bouche qui s’équilibre bien avec le parfum de lime dominant dans le verre.
Crédit photo Sophie Ginoux
Enfin, dernier bon point de l’endroit. On peut y manger assez tard et y boire un coup encore plus tard (jusqu’à 1h ou 3h du matin selon les jours), tout en profitant de prestation de DJs en soirée. Franchement, que demander de plus?
Kyozon
1458, rue Crescent, Montréal
514 439-8383
www.kyozon.ca