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Ça y est, cette année on se lance à la pige!
Crédit: Émilie Deshaies
La langueur des derniers jours d’été nous hante déjà l’esprit. Une fin d’été synonyme de rentrée, de retour sur les bancs d’école, de retour au boulot, de la fin des vacances… bref, une claque-dans-yeule pour nous faire hyperventiler ramener à la réalité, quoi! On dira bien ce qu’on voudra, la saison estivale restera dans mon cœur jusqu’à la fin d'octobre. L’été Indien, j’y crois fort fort. Qu’à cela ne tienne, il faut tout de même bosser pour payer le loyer, payer de quoi nous remplir le bedon et les à-côtés-le-fun.

Voici quelques conseils infaillibles pour les nouveaux travailleurs autonomes de ce monde qui se sont écriés un beau matin : « Ça y est, cette année, je me lance à la pige! » Facile à dire, mais faut de la préparation tsé.  En faisant le tour de mes amis et contacts, quelques astuces en sont ressorties.

1. Démarrer du bon pied 

Être travailleur autonome, c'est également se lancer en affaires! Kristofferson Brice, artiste visuel, nous conseille: « Ne pas démarrer une entreprise avec des prêts ou des dettes. Les premiers mois, voire les premières années, risquent d'occasionner des pertes et non des profits.» Simon Laliberté, designer, quant à lui, dit qu'il faut « avoir les reins solides et y aller avec son instinct et ses feelings! ».

2. Contrats pro-bono versus contrats qui rapportent

Ici, on est mitigé. Certains disent qu’il faut se faire payer pour le fruit de notre travail, d’autres pensent qu’il ne faut pas avoir peur de travailler gratuitement. Kristofferson indique de « Ne pas se limiter qu'aux contrats payants. Il peut y avoir une opportunité dans tout projet ». Joannie Tremblay, rédactrice, quant à elle, affirme haut et fort de « NE JAMAIS offrir de gratuité, même en tant que débutant! En acceptant de travailler gratuitement, vous donnez l’impression d’être désespéré… Et même si le client en question retenait vos services par la suite, fort à parier qu’il ne voudra pas y mettre le prix. Donnez plutôt à celui-ci un aperçu de ce qu’il gagnera en retenant vos services. Faites votre tease. ». À vous de voir ce qui vous convient le mieux! 

3. Garder ses gains de côté

C’est bien beau recevoir des paies-de-la-mort, mais il ne faut pas oublier qu’il faut garder ses gains de côté. Eh oui les amis, il faut payer ses impôts à la fin de l’année comme le commun des mortels. Pour s’éviter de mauvaises surprises, on essaie (on s’oblige) d’économiser un pourcentage de son salaire dans un compte-pas-touche! On se rend bien vite compte que ce ne sont pas tant des paies-de-la-mort après tout. Simon affirme que « 30% de côté c'est très important ». Kristofferson indique qu’il «faut se trouver un comptable ASAP » et Ugo Rioux Gervais, de Kârma Sûta, ajoute à cela qu’il faut « toujours garder toutes ses factures déclarables! ». KenLo Craqnuques, du groupe Alaclair Ensemble, réitère: « Garde tes factures, garde tes factures! » et qu’il faut « lire la loi sur les impôts ». 

4. Croire en son talent
Non ce n’est pas de la psycho pop. Du talent, vous en avez! Ne laissez personne vous faire croire le contraire. C’est difficile de percer, j’en conviens. Parfois on a l’impression de galérer pendant des lustres sans jamais se rendre où l’on veut, mais il ne faut surtout pas perdre espoir. Nadèje Taront, photographe, dit de « Ne jamais se comparer aux autres. Ça peut te mettre down un bon bout de temps! ». Gabrielle Laïla Tittley, aka l’illustratrice Pony, vous donne ceci comme conseil : « Crois en ton talent et assume ta place dans le milieu. » Joannie affirme pour sa part qu’il faut  « avoir foi en ses talents et connaître la valeur ajoutée des services que l'on propose en tant que pigiste ».

5. Faire des collaborations

 
En s'associant avec d'autres personnes dans la même situation que nous, on risque de faire entendre parler de soi et agrandir son réseau de contacts. En ayant une plus grande portée, ça ne peut que rapporter du bon! Kristofferson, lui, répète qu’il faut : « Collaborer collaborer,
collaborer! ». Michael Mason, directeur artistique, qui a travaillé dans de grosses boîtes de pub est du même avis: « Collaborate with other creatives. It will teach you so much about the field, help you contextualize your own work, and you'll make new friends in the process. If it doesn't go well, you'll know what not to do next time – and when it goes well, there's nothing more brilliant. ». 
6. Se faire un horaire
 
Ah les éternelles time sheets… Ce n’est pas parce qu’on est travailleur autonome qu’on ne doit plus en remplir, au contraire! D’ailleurs, cela nous aide à ne pas perdre le fil, afin de bien charger les clients sur les heures passées sur un projet. Michael nous conseille : « If you don't already make time sheets for yourself, try it out for a week. It'll help in balancing your efforts, and it's incredibly useful when it comes to implementing longer-term career goals (i.e. finding new clients, repositioning, pushing a specific skill set, etc. ».
 
7. Disponibilité
 
Il est normal de ne pas crouler sous les contrats lorsqu’on se lance à la pige au début. Sylvain Thomin, concepteur-rédacteur, nous conseille : « Ne jamais avoir peur de faire part de sa disponibilité. Au début on pense que c'est avouer manquer de travail, ou même quêter. Mais en fait ce n'est pas perçu comme tel par les clients. Cela leur rafraîchit la mémoire et surtout ça leur simplifie la tâche de savoir qui est disponible ».
 
8. Se créer un espace de travail
 
Michael nous explique qu'il est préférable d'avoir un espace entièrement consacré au travail: 
« Don't work out of your bedroom. If you're not ready to rent out a studio space, find some friends to share one with – or define a designated work space in your apartment. I find it helpful to set boundaries ». On peut également aller travailler dans un café coquet où une connexion wifi est disponible ou encore louer un espace dédié au co-working
 
Allez, au boulot et bonne chance! 
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