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Les 5 meilleurs films québécois de 2014

Un constat à tirer du cinéma québécois en 2014? Il faut surtout reconnaître qu’après quatre films bien reçus par la critique, c’est finalement avec son cinquième que le public québécois s’est rallié en grand nombre derrière «notre Xavier». À l’inverse, Denys Arcand, qui cultivait tous les espoirs de se retrouver lui aussi en compétition à Cannes, a dû revoir à la baisse ses attentes pour Le règne de la beauté, film que la critique a pratiquement démoli à l’unanimité (évènement rarissime au Québec).
 
On a beaucoup aimé les nouveaux Denis Côté (Que ta joie demeure), Emanuel Hoss-Desmarais (Whitewash), Robert Morin (Trois histoires d’Indiens) ainsi qu’Enemy, cet étrange thriller psychosexuel signé Denis Villeneuve (une production canadienne qui ne se qualifie pas pour ce classement).  Question de vous dresser une liste de recommandations (et puisque vous en êtes particulièrement friands), voici 5 films québécois sortis en salle au cours de l’année qui nous ont particulièrement marqués. À voir ou à revoir pendant les Fêtes!
 
1. Mommy

Cher Xavier,
Bravo pour ton film sur les amours tourmentés entre une mère et son fils. Super idée que cette réalisation en 1:1 – la scène avec Wonderwall n’aurait pas été la même sinon. Merci de nous avoir rappelé l'importance de célébrer Céline Dion. On s’est laissé imprégner par des répliques et des moments qu’on pleurait toujours une demi-heure après être sortis de la salle. T’as permis à Anne Dorval de briller encore plus. Nous autres, on te l’aurait donnée, la Palme. Un gros merde avec Jessica (Chastain) pis Jon Snow. (Dustin Segura Suarez) 
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2. Tu dors Nicole

Trip en noir et blanc sur un été de jeunes dans la vingtaine, Stéphane Lafleur nous a donné un des plus beaux poèmes réalisés sur la banlieue. L’été de Nicole n’a rien de particulier, si ce n’est que d’être un peu plate, même si les parents sont loin. À l’inverse, y a rien de plate pour toi, le spectateur. Un bon mélange de rires, de bizarreries (on repense au p’tit Martin pré-pubère avec sa grosse voix d’adulte), de pleurs et de grosse distorsion sur la guit. Lafleur nous plonge à nouveau dans son univers de personnages excentriques, filmés dans une mise en scène sobre, mais inventive et ô combien belle. Soupir de satisfaction une fois le film terminé. (Dustin Segura Suarez) 
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3. Miron: Un homme revenu d’en dehors du monde

Fouillé à n’en plus finir dans les archives de l’ONF pour monter un film sur les mots de notre poète national, Gaston Miron, sur un fond d’histoire du Québec, c’est ce qu’a fait Simon Beaulieu. Chef d’œuvre expérimental comme on en voit rarement sur nos écrans, Beaulieu sait manier la parole de L’Homme Rapaillé, qu’il recolle et met en images de manière à livrer un discours actuel. Film hommage qui donne une seconde force aux discours de ce grand homme. (Dustin Segura Suarez)
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4. Tom à la ferme

En 2014, le monde entier a été emporté par l’ouragan Mommy, mais il ne faudrait pas négliger l’autre très bon film que Dolan lançait au printemps. Après sa trilogie sur l’amour impossible, Dolan a démontré qu’il n’était pas un «one-trick pony» avec ce Tom à la ferme, un thiller psychologique qui exigeait une réalisation plus épurée que ses films précédents. Adaptation de l’excellente pièce de Michel Marc Bouchard, Dolan cultive les zones d’ombre pour dresser le portrait d’une famille vivant leur deuil violemment, faisant ressurgir des bribes de vies brisées. La poursuite dans le champ de maïs est particulièrement pétrifiante. (Michael-Oliver Harding)
Lire notre entrevue avec Xavier Dolan
 
5. Rhymes for Young Ghouls

Lorsqu’on évoque des films canadiens témoignant de la réalité des Premières Nations, on pense presqu’exclusivement à des documentaires comme Kanehsatake: 270 ans de résistance de l’éminente cinéaste autochtone Alanis Obomsawin. En 2014, le cinéaste Mi’gmaq Jeff Barnaby nous a offert une fiction percutante, abordant de front les côtés plus glauques de la vie dans les réserves. Encensé à Tribeca et à Vancouver, ce thriller aux accents fantastiques met en scène une héroïne amérindienne (la lumineuse Kawennáhere Devery Jacobs) qui, en 1976, évite le pensionnat catholique imposé par le gouvernement en s’improvisant «reine de la marijuana» de la réserve. Malgré quelques lacunes au scénario (dont des dialogues parfois peu convaincants), les beaux moments lyriques imaginés par Barnaby valent à eux seuls le détour. Une incursion audacieuse et fort originale dans un milieu auquel on s’intéresse rarement en fiction. (Michael-Oliver Harding)

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