Attention, je vais être négatif!
J’ai besoin de sauter une coche sur tous ces articles qui t’expliquent que c’est plus facile de se matcher quand t’es déjà heureux tout seul.
Pour vrai?! T’es en train de me dire que si j’ai une vie formidable, je vais être plus attirant que si je patauge dans le caca? Crime, attends que je m’ouvre Evernote pour noter tout ça. Et si je veux devenir riche, est-ce que ce serait mieux d’avoir plein d’argent avant? J’hésite.
Ça me crinque parce que ça fait partie de cette nouvelle tendance où l’on incite tout le monde à s’entourer de gens heureux. Je comprends l’idée de base. Il vaut mieux se débarrasser des relations toxiques et changer de poste quand on tombe sur Éric Duhaime. Mais dans l’obsession du bonheur, il y a quelque chose de malsain.
Déjà, on envoie le message qu’il faut larguer notre monde qui est dans le trouble. (Ce qui ne fait pas de toi un super humain.) Et quand tu commences à croire qu’être heureux est plus sexy pour les autres, t’embarques dans cette espèce de secte où les suiveux font tous semblant d’aller bien tout le temps.
« Moi!? Je suis PARFAITEMENT bien tout seul! T’as pas idée comment ça va ben! Check combien je me check-in partout. Juste cette semaine, je suis dans 133 photos de 5 à 7! »
Mais la vie n’est pas qu’une belle route de campagne bucolique avec des abus de lol et deux-trois sex-symboles dans la boite de pick-up. Il y a des moments où c’est moins cool. Des moments où ça cahote plus. C’est juste normal. C’est même correct de ne pas être parfaitement indépendant en tout temps. L’indépendance, ça a ses limites. Les amis et la porn et les amants temporaires et les quatorze oreillers, ça ne fait pas toujours la job.
Mais qu’est-ce qu’on dit à ces gens-là qui ont un peu le cœur qui déborde? « T’es mieux d’avoir l’air à triper fort de coucher tout seul avec ton chat parce que sinon, tes capotes vont passer date. »
Pourtant, le monde pour qui ça va moins bien a aussi besoin d’un peu de positif. On a tous besoin de se faire dire des « ça va ben aller, bébé » et des « I got this » à la Jax Teller. Un peu de luv d’entraide. Quelques léchettes de sympathie. Donner la chance au fourreur.
Et qu’est-ce qu’on fait du putain de potentiel? Le bonheur, c’est souvent une question de contexte. Ce n’est pas parce que quelqu’un traverse une mauvaise passe qu’il est une cause désespérée. Il faut aussi aller à la pêche une fois de temps en temps. L’idée, ce n’est pas de trouver la personne qui a toujours le bonheur dans le fond, c’est de trouver une connexion. Quelque chose de vrai avec quelqu’un qui fitte. Quelque chose d’authentique.
Le vrai conseil à retenir, c’est que si t’es tout seul et que tu trouves ça tough parce que t’aimerais vivre le grand amour, n’attends pas de l’avoir trouvé pour commencer à vivre des trucs et passer de bons moments. Ne te garde pas en mode survie en te disant que ça va se placer une fois que t’auras trouvé quelqu’un. Cherche quand même à t’amuser.
Et je profite de l’occasion pour envoyer plein de compassion aux gens dont la solitude sera mise sous les spots durant le temps des fêtes. Juste dire que t’es pas tout seul à être tout seul. On est tout plein à être tout seul.
Mais 2015 va rocker fort.
Ça va ben aller, bébé.
You got this.