Pas mal de films avec un penchant social ce mois-ci avec en plus un drame violent, une histoire d’amour impossible dans le Mile-End, une comédie noire et un Paul Thomas Anderson. Si t’as pas envie de voir le retour de JLo sur nos écrans avec The Boy Next Door, pas besoin de se forcer. Un mois de films qui se sont beaucoup promenés dans les festivals et qui atterrissent finalement à Montréal. De la qualité, t’en as en masse.
Paul Thomas Anderson pour commencer 2015! Fin des années 60. Ça sent le pot, une atmosphère psychédélique, on essaie de nouvelles drogues, mais y a encore juste l’amour pour te rendre aveugle et te faire perdre la tête. Doc (Joaquin Phoenix), détective pas propre, reçoit la visite de son ex petite amie (Katherine Waterston). Charmé par la beauté de ses yeux, il accomplira la quête de la douce pour retrouver son mari millionnaire disparu. P.T. Anderson, homme aux mises en scène incroyables, visite l’époque pré-Boogie Nights pour nous livrer ce qui semble être de la pure came top qualité. Adapté d’un roman qui semblait inadaptable de Thomas Pynchon et gros plus, Jonny Greenwood (Radiohead, There Will Be Blood) en charge de la trame sonore pour te booster les oreilles. (9 janvier)
Une femme au bord du chômage travaillera à convaincre des collègues de travail d’abandonner une prime offerte pour lui permettre de garder son emploi. Idée de base des Frères Dardenne avec Marion Cotillard en femme de combat. Propre aux thèmes des bros Dardenne, on se retrouve dans le film à charge sociale. Certains ont reproché un regard plus populaire à la fable de par son traitement et sa tête d’affiche (approche déjà entamée avec Cécile de France dans Le Gamin Au Vélo) ou même encore que le film soit une caricature de leur cinéma. On retient surtout le jeu tout en retenue de Marion Cotillard. Après, il reste toujours cette volonté de montrer une réalité vraie appuyée par des dialogues justes de réalisateurs qui nous laissent rarement déçus. (9 janvier)
3. Selma
Ferguson et ses dérivés; ça barde en ce moment chez nos voisins du sud qui font resurgir les sombres traces laissées par une époque de ségrégation raciale. En même temps, sort sur les écrans Selma, réalisé par Ava DuVernay. Film qui sert d’outil pour commémorer un pan important d’histoire sur la quête égalitaire entre Blancs et Noirs aux États-Unis. Exposé de la force d’un peuple qui s’unit contre l’injustice pour obtenir victoire. Le récit relate la marche historique de 1965 entre Selma et Montgomery. Marche menée par le Dr. Martin Luther King Jr. (David Oyelowo) qui s'est conclue par une signature du président Johnson du Voting Right Act. Le film s’est déjà fait remarquer partout où il est passé et semblerait se tenir loin des histoires vraies avec récits mélos soutenus par des chants de violons. Un film qui se veut intelligent, sur des problématiques passées rattrapées par notre présent. David Oyelowo impressionnant en Martin Luther King Jr. (9 janvier)
Autre film socialement engagé, mais en Russie cette fois pour montrer les rouages d’une société corrompue et manipulée par une mafia. Dans un petit village de pêcheurs, un homme et sa femme se voient bousculés dans leur quotidien après que le maire se soit mis en tête de raser leur maison pour y construire des logements plus lucratifs. Une attaque destructive des uns sur les autres avec une odeur d’alcool. Prix du scénario à Cannes pour le réalisateur russe Andrey Zvyagintsev. (16 janvier)
Comédie satirique de Ruben Östlund qui joue sur les lourdes conséquences d’un malaise non-assumé. Une famille suisse en vacances dans les Alpes françaises profite du restaurant au pied de la montagne quand une avalanche semble se diriger sur eux. Au final, rien de grave en apparence excepté l’étrange réaction du père qui, sous le choc, décide de partir seul en fuite laissant derrière lui femme et enfants. Prix du Jury à Cannes dans la catégorie Un Certain Regard. Par son propos, le ton du film a tout de ses situations où, involontairement, on se fait démasquer. Pet sauce. (16 janvier)
La Palme d’Or arrive en ville. Dans ce que plusieurs semblent voir comme un retour au grand cinéma des années 60, style Antonioni ou Bergman. Pour le meilleur ou pour rien (pas le pire quand même), ça sera à vous de juger ce film qui a dépassé Dolan dans la course. Anatolie centrale, un enfant lance une roche à la fenêtre d’une voiture. La voiture porte un comédien à la retraite et propriétaire de résidences, dont celle où l”enfant fut expulsé avec sa famille. Retrouvailles en famille pour l'homme, on en profite pour vider notre conscience et dire tout haut ce qu’on a trop pensé tout bas. Un récit qui fait très Tchekov et comme n’importe quelle Palme, on n'a pas le choix de rester curieux de voir ça. (16 janvier)
Drame qui se penche sur la maladie d’Alzheimer et ses effets collatéraux. Alice (Julianne Moore) passe une série de tests, question de comprendre ses récents manques de repères. 50 ans et le diagnostic tombe. Alice souffre d’Alzheimer. Professeure en linguistique, mariée avec enfants. On montre le combat intérieur d’une femme qui lutte pour ne pas s’oublier et le lourd impact d’une telle maladie sur une famille. On a bien hâte de voir la performance de Julianne Moore. Et y a même Kristen Stewart qui se démarquerait. Un film qu'on accuse d'avoir malheureusement une esthétique plus télé, mais qui est élevé par le souffle d'acteurs qui donnent tout. (23 janvier)
8. Félix et Meira
Voté Film canadien de l’année, on avait hâte de pouvoir voir la dernière réalisation de Maxime Giroux. Si tu ne connais pas encore Maxime Giroux, tu te fais un devoir te de taper tous ses films et c’est pas compliqué, t’en as juste deux à voir: Demain (avec Guillaume Beauregard, chanteur des Vulgaires Machins) et Jo pour Jonathan. Le gars remplit ses films d’une sorte de poésie noire comblée par des silences et apporte un soin particulier à ses mises en scène. Félix et Meira ne semble pas écarter le réalisateur de son tracé. Histoire d’amour impossible entre un gars mi-trentaine qui parle français et une juive hassidique qui parle le yiddish sur un fond de Mile-End. On suit le lent rapprochement des deux êtres perdus, chacun à leur façon, dans cet instant précis de leur vie. (30 janvier)
1981, année marquée par le crime dans la ville de New York. Une business de famille entre les mains d’un couple immigrant qui fera tout pour ne pas s’enfoncer dans le monde des gangsters. Malheureusement, le monde du crime peut t’enfoncer malgré toi et te faire perdre le contrôle. Jessica Chastain et Oscar Isaac en feu. Film de J.C Chandor qui signe également le scénario de ce périple allant au-delà du simple film de gangster. (30 janvier)