Quand t’es hawt comme Vincent Chase dans Entourage ou Charlotte dans Lost in Translation, t’as pas besoin de grand-chose pour convaincre le monde de te donner une chance. À peine un petit sourire et les candidatures se mettent à rentrer par dizaines. Zéro effort. Tout le monde veut te grimper par défaut.
Pour le reste du monde, il te faut souvent un petit quelque chose. Une façon d’attirer l’attention. Un hameçon qui va assez accrocher pour en venir à apprendre à se connaître un peu.
Comme toujours, le corps est de loin le meilleur atout à avoir. Ça permet de faire son pitch n’importe où. C’est plus facile en été qu’en hiver, mais tu le traînes quand même toujours avec toi. Tu peux t’en servir autant dans un bar que sur Tinder. Tu peux même envoyer tes photos à n’importe qui n’importe quand!
C’est aussi facile quand ta force réside dans ton compte de banque. Il suffit de se tenir dans les endroits chics ou de se promener en Porsche ou de se commander un six-pack au Centre Bell.
Mais quand tes grands atouts se retrouvent quelque part dans ta personnalité, c’est plus compliqué. Ça demande de se connaître un minimum. Il faut arriver à te présenter de façon concise, mais ça reste une question de projection.
Ce qui fait que…
Si t’es confiant, ton pitch risque d’être convaincant
Quand t’as l’air d’une personne tripante au lifestyle excitant et dont le lit est surbooké pour les trois prochaines années, ça score plus. Ça émet un gros «Trust-moé, bebé, la chimie va finir par être là!»
Si tu te sens bof, ça risque d’être tough
Quand tu te remets constamment en doute en te disant que peut-être que t’as les dents trop croches ou une vie trop tranquille pour intéresser qui que ce soit, tu ne t’aides pas. Là, t’émets un gros «C’est clair que tu peux trouver mieux que moi, bébé.»
C’est une triste façon de s’autodisqualifier en partant.
Pourtant, ça ne veut pas dire que vous n’auriez pas fitté ensemble. Ça ne veut pas dire ça pantoute. Dans les débuts, on est encore dans le domaine des impressions. Et les impressions, c’est souvent loin de la réalité.
Bien des fois, on est surpris de combien c’est plus hot que prévu et d'autres fois, on n'en revient pas de combien la balloune a dégonflé vite.
D’ailleurs, c’est marrant de voir ce que les gens pensent d’eux-mêmes en regardant ce qu’ils mettent de l’avant pour se vendre. Je regardais la section des rencontres sur Craigslist et je suis tombé sur ce gars qui avait quatre photos.
Voici ses quatre photos dans l’ordre :
- Son pénis de huit pouces et demi.
- Son pénis de huit pouces et demi.
- Sa face sous un angle pas fiable.
- Son char.
C’est drôle! Risible, même. Mais un pitch risible peut quand même être efficace. Chaque fois que je parle de mes lectrices qui m’envoient des photos d’elles à poil, on se moque d’elle. Pourtant, ça fonctionne. Suffit d’un beau cul pour que je sois convaincu d’au moins essayer. Pitch réussi.
À savoir si sa personnalité est poche, ça va se savoir plus tard.
Mais bon, peut-être qu’un gars qui met son pénis de huit pouces et demi sur Craigslist, on peut tenir pour acquis que c’est pas un champion. Mais on sait pas! C’est peut-être un super bon gars qui est juste nul pour se vendre! (Je trouve ça très drôle de m’imaginer cette hypothèse-là.)
On tombe souvent sur des couples super débalancés où il y en a un des deux qui semble vraiment plus poche que l’autre. On en profite pour sortir nos meilleurs clichés en se disant que le gars doit être riche ou que la fille doit sucer en bâtard, mais peut-être aussi qu’ils ont juste travaillé ensemble quelques mois. Ou ils étaient dans la même classe pendant une session. Ou ils ont partagé deux-trois soirs la même cellule pour une orgie qui avait dégénéré.
Même si on aime bien marteler l’importance de la première impression, quand on passe assez de temps ensemble, le pitch n’a plus la même importance. On peut se calmer sur les extrapolations basées sur des impressions. Plus personne n’a à convaincre l'autre que la chimie va finir par être là. Vous allez le voir.