La Flèche: un nouveau bar à gibiers prometteur sur le Plateau

La Flèche. Quel beau logo signé Studio Beau, tout d’abord, qui s’affiche sur les cartes d’affaires et en vitrine de ce nouveau commerce de l’avenue du Mont-Royal Est. Mais quel beau nom aussi, quand on sait qu’en dehors de symboliser une arme permettant de chasser le gibier, le Plateau était à une lointaine époque le territoire de chasse historique des riches de Westmount, ainsi que plus tard, au XIXe siècle, le centre de bagarres entre les « pieds-noirs », des ouvriers œuvrant dans les carrières du quartier, et leurs voisins immédiats les « nombrils jaunes », employés pour leur part dans des tanneries.

L’hostilité s’arrête cependant là, puisque La Flèche est un bar accueillant et festif, qui propose aussi un volet gastronomique original qui mise sur le gibier. « On voulait amener sur l’Avenue quelque chose de neuf, à la fois accessible et un peu plus chic que ce que l’on y trouve en général. Un endroit sympathique, animé, où l’on peut passer la soirée au complet, que l’on veuille manger ou s’amuser », explique Carl Yan Lafrenière (Buonanotte, Velvet), un des cinq associés de ce nouveau projet avec Maxime Langlois (Rachel Rachel, Au chaud lapin), Francisco Randez (Hà), Eric Lefrançois (Laurea, Victoire) et Kim Olivier-Roy.

Crédit photo La Flèche

L’ouverture récente de La Flèche (voir photos) a bien sûr amené les propriétaires à tester différentes formules auprès de leur clientèle. Toutefois, le gibier sera évidemment à l’honneur dans le nouveau menu qui sera en place d’ici une semaine ou deux. Avec des propositions réconfortantes comme de la cipaille ou du parmentier de canard, mais aussi du finger food qui se partage bien comme des pilons de dindon, des burgers de gibier ou des ribs de bison. « Nous voulons mettre l’accent sur les produits du Québec et de saison, et proposer une cuisine rassembleuse, goûteuse », dit le copropriétaire. « Et cochonne », d’ajouter le chef en cuisine.

Réconfortant potage de choux-fleur
Crédit photo Sophie Ginoux

"Proposer une cuisine rassembleuse, goûteuse." Un bon exemple avec ce filet mignon de boeuf
Crédit photo Sophie Ginoux

Ce n’étaient pas des paroles vides de sens, puisque la majorité des plats que j’ai eu la chance de déguster sur place m’ont agréablement surprise. À commencer par un potage de choux-fleur, pommes de terre et oignons sués délicieux et revigorant. Gros coup de cœur juste ensuite pour la généreuse poêlée de champignons (ce soir-là, des pleurotes et des pieds-de-mouton) servie avec du pain brioché grillé et salé, un réduit de fond brun et surmontée d’un œuf poché liant le tout à merveille. Simple et efficace. Les amateurs adoreront. Les carnivores, eux, succomberont à la gigue de cerf, tendre, juteuse et rosée, accompagnée d’un chou rouge qui n’a rien de fade et d’une succulente gastrique. Les short ribs de bison, braisés six heures, gagneraient peut-être à être un peu plus épicés, mais le traditionnel filet mignon de bœuf, lui, est parfaitement réussi et très gourmand, flanqué d’une excellente purée de pommes de terre et de fondants oignons cipollinis.