Pour éponger son déficit de 20,7 millions, l’administration de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) envisage de couper 150 cours dès l’année prochaine. Les réactions sont vives.
Alors qu’on apprenait, il y a quelques jours, que l’université québécoise avait en tête de baisser de 2% le salaire de ses enseignants et employés, voilà qu’on propose d’autres coupes tout aussi sidérantes, qui touchent directement les étudiants cette fois.
Rappelant la situation financière «très exigeante» avec laquelle elle doit négocier, l’UQAM veut instaurer une mesure qui réduirait les groupes multiples d'un même cours, sans toutefois s’attaquer directement à l’offre, selon un article paru ce matin dans le 24 heures. Un cours de base dans le baccalauréat de sociologie, par exemple, pourrait être donné à un nombre de groupes beaucoup plus restreints.
Par conséquent, les étudiants pourraient donc devoir prendre part à des classes plus remplies ou, tout simplement, ne pas pouvoir s’inscrire aux cours qu’ils désirent suivre. Une situation fort délicate, qui laisse plusieurs instances se questionner par rapport à la légitimité de ces coupes, considérant le salaire des cadres et du recteur, relativement élevé. L’université assure également qu’elle coupera dans ces salaires, sans toutefois préciser tous les tenants et aboutissants qui y sont reliés.
Des précédents notables
Selon les recherches de NIGHTLIFE.CA, ce n’est évidemment pas la première fois que l’UQAM doit faire face à un déficit d’envergure. Plongée dans le scandale immobilier de l’îlot Voyageur, un véritable fiasco architectural, l’institution universitaire avait dû éponger un déficit de plusieurs dizaines de millions de dollars, à la fin de la décennie précédente.
Plus récemment, en 2012, le conflit étudiant avait creusé un trou de plus de 20 millions dans les coffres de l’UQAM.
Reste que selon nous, une coupe aussi drastique dans les cours s’avère relativement sauvage et peu viable à long terme pour les étudiants. L’accessibilité à l'enseignement ne doit pas être remise en cause par n’importe quelle institution de savoir, surtout pas pour celle qu’on appelle encore et toujours «l’université du peuple».
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