Ce qui est cool avec la porn, c’est que si tu veux larguer quelqu’un, tu n’as qu’à cliquer sur le petit X dans le coin. (Pis remonter tes culottes.) Personne n’a mal. Personne ne braille. Personne ne te donne de la marde en te traitant de pompe à bouette.
Mais dans la réalité, les humains sont plus high-maintenance. Peut-être faudrait-il un cours à la petite école pour apprendre aux gens comment se larguer comme du monde? Après tout, on sait déjà qu’on vivra des tas de relations au cours d’une vie, aussi bien savoir boucler tout ça le mieux possible. Ça éviterait des années de thérapie.
À la base, larguer quelqu’un, c’est plutôt simple, mais ça ne rend pas ça facile pour autant. On sait qu’il faut être clair et direct, mais sans être mean pour rien. On sait que c’est mieux de faire ça en personne, mais ça ne nous tente pas pantoute. On sait qu’il faut être compréhensif et rempli d’empathie, mais peu importe combien on est délicat, ça restera crissement désagréable pour l'autre qui recevra tout ça!
Dans un monde idéal, les ruptures seraient beaucoup plus cool à prendre. Ma rupture de rêve ressemblerait à :
« Bébé, je n’en peux plus. Ton sexe est juste… TROP! Mon orgasmie déborde. Je n’arrive plus à penser à rien d’autre. Et là, je vois bien que je ne pourrai jamais être plus en amour que ça alors j’ai décidé de partir en exil de chasteté dans le sud de l’Antarctique… Comme je te laisse un peu en plan et que les personnes aussi géniales et compatibles que moi ne courent pas les rues, j'ai pensé te monter une liste de lovers d’appoint pour ta courte transition. Je t'aime plus que tout! »
(Et là, pour ma liste à moi, il y aurait genre Sophie Lynx comme rebound girl, Riley Reid pour les moments dans la douche et la retraitée Sasha Grey pour les fins de veillée où j’ai le goût de jaser collé.)
Une rupture comme ça, ça se prend mieux. En fait, ça donne un peu le goût de se faire crisser là. Mais dans la réalité, ça suce pas mal plus. C’est souvent fait tout croche.
J’ai une chummey qui se plaint depuis trois semaines du fait qu’elle s’est fait larguer par texto. C’est un reproche fréquent. (Ça pis les bas blancs.) Et je comprends. C’est chiant. Ça manque de guts. T’as pas la face de l’autre. T’as pas droit à ta petite période de questions.(Ce qui ferait un bon prétexte pour te défouler un peu.
Non, tu reçois tout ça à sens unique et t’as zéro tribune vers qui retourner toute cette charge de… méchant. En même temps, même si on concède que c’est un faux-pas pas-fin de larguer quelqu’un autrement que face à face, sincèrement, qu’est-ce que ça change? (À part quelques statuts Facebook crunchy, mettons?)
Que ce soit live, par texto ou télégramme chantant, ça ne change rien à la situation. Ça reste blessant. Ça ne change rien à la situation. C’est sûr que c'est frustrant et que ça te laisse tout seul avec un paquet de questions, mais en poussant juste un peu plus loin l’introspection, on voit bien que ce ne sont pas des questions auxquelles l’ex pouvait répondre de toute façon.
Être largué, même par du monde parfaitement formé qui te traite avec full de dignité, ça va toujours faire mal. Ça va toujours laisser de la peine, de la colère et du doute. Ce criss de doute.
Mais aussi cruel que ça puisse sonner, c’est à toi de gérer ce doute de ton bord. Perdre de l’énergie sur l’ex et l’inefficacité de son département des comm, ça ne sert à rien. C'est de l'énergie perdu.
C’est sûr que si l’autre te crisse là par texto le matin de ta fête avec une selfie de ta BFF en reversed cowgirl, c’est choquant, humiliant et tout ça. Mais en même temps, il n’y a pas grand-chose qui évoque plus le « bon débarras » que ça.