Le maire de Montréal, Denis Coderre, a annoncé le 29 janvier au matin que son administration amorçait un virage numérique pour la ville. D'ici 2017, on prévoit dépenser 23 millions pour la rendre plus «intelligente». Coderre affirme que certains changements ont déjà été appliqués, comme l'accès au réseau cellulaire sur la ligne verte du métro, entre les stations St-Laurent et Guy-Concordia. On espère tout de même que leur plan d'action sera plus ambitieux que cette réalisation, car pour le moment, on ne peut s'attendre à une couverture totale des stations qu'en 2019… pour une ville qui prône supposément la technologie, disons qu'on est un peu en retard!
Qu'est-ce qu'on prévoit, exactement?
Le terme émergent «ville intelligente» se fait de plus en plus commun à travers les métropoles du monde. On le définit comme étant un type de développement urbain qui varie dans le même sens que l'évolution des citoyens, des institutions et des entreprises d'une municipalité, que ce soit au niveau social, environnemental ou économique.
Pour le moment, les indications de l'administration Coderre sont encore floues. Les projets détaillés seront dévoilés au mois de mars 2015.
Globalement, on souhaite implanter un réseau wi-fi partout au centre-ville, ainsi que dans le Vieux-Montréal. On veut également favoriser l'accès à un réseau de télécommunications à très haut débit, qui serait disponible pour la plupart des domiciles montréalais. À ce niveau, il y aurait une grande possibilité de partenariat avec le secteur privé.
Un autre objectif serait de rassembler les informations de la ville et de les rendre plus pratiques. Par exemple, de permettre aux citoyens de consulter des données en temps réel, comme les horaires de déneigement, le nombre de vélos Bixi disponibles, les heures d'arrivées des bus/métros, ou les heures d'ouvertures des bibliothèques.
9 axes stratégiques
Selon Radio-Canada, la ville compte se baser sur neuf axes pour déployer sa stratégie, d'ici 2017: développer le réseau de télécommunications, miser sur les données ouvertes, mettre à niveau l'architecture technologique, co-créer des solutions avec la communauté, optimiser les déplacements, accroître l'offre de services numériques, développer des espaces d'innovation et d'apprentissage, consolider la culture de transparence et d'imputabilité et favoriser l'essor d'un secteur de pointe.
Toutes ces propositions semblent bien novatrices, mais attendons d'avoir les détails avant de trop nous réjouir.
Réactions des Montréalais
Les réactions face à cette annonce sont partagées. Sur les réseaux sociaux, plusieurs sont ravis de la nouvelle, affirmant qu'il est temps de moderniser nos infrastructures et nos services de transport. À ce niveau, Montréal ne ferait que rattraper le retard face à une multitude de grandes villes du monde. Ce serait également un attrait bénéfique pour l'industrie du tourisme.
D'un autre côté, certains résidents ne sont pas d'accord avec ce plan d'action. Pour ceux et celles qui vivent en périphérie du centre-ville et des attractions, l'intérêt d'avoir une ville intelligente est moins prononcé. Selon ces derniers, la ville devrait d'abord se concentrer sur les routes, l'entretien, les services aux citoyens, ainsi que l'abaissement des taxes envers les commerces locaux, avant de se lancer dans un tel projet.
Un débat qui mérite très certainement de l'attention, à savoir si l'ordre des priorités déterminé par l'administration Coderre convient à tous les citoyens. N'empêche, une vision plus moderne de Montréal ferait certainement rayonner la ville davantage. La question est: peut-elle vraiment se le permettre?