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Les 10 films à voir en avril!

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Les 10 films à voir en avril!
Crédit: Chloë Grace Moretz dans Sils Maria (IFC Films)

En avril, on ne se découvre pas d'un fil et qui dort dîne. Si, toi aussi, tu trouves qu'une suite à Paul Blart: Mall Cop n'était sûrement pas nécessaire, on te propose des films pour pas mal tous les registres. Deux vues d'ici, Journal d'une femme de chambre prise quatre, un Houellebecq kidnappé, une folle de Dieu, un film d'actrices sur des actrices, un docu signé Wenders sur un photographe admiré par l'homme et un étrange objet qui revisite d'une façon très particulière le Fargo des Coen. Tu ne devrais pas t'ennuyer.  

1. Stations of the Cross 

Ärztin (Anna Brüggemann), jeune fille de 14 ans en période pré-confirmation. Étouffée par deux univers, elle retrouve dans son chez-soi une mère fanatique de sa religion, qui juge sévèrement sa fille, et dans sa communauté religieuse, un prête tout aussi fanatique et rigide qui ne fait rien pour alléger les tourments de la jeune ado. Pour sa part, elle reste amoureuse de Jésus et serait prête à donner sa vie pour prouver son amour à Dieu. Fable religieuse, on est dans un film qui questionne les convictions extrémistes des croyants dans des dialogues intelligemment élaborés. Film réfléchi autant dans son contenu que dans sa forme. Forme qui le divise en 14 chapitres, 14 plans-séquences fixes dans une mise en scène soignée. (3 avril)

2. Corbo

On est dans un Québec des années soixante. Révolution tranquille. Naissance du FLQ. Revendication d’une identité québécoise et de son indépendance. Dans ce mouvement, une histoire se raconte. Celle de Jean Corbo (Anthony Therrien), jeune activiste de 16 ans qui, en luttant pour ses idées, deviendra la victime de sa propre violence. Le jeune homme tombera sous l’explosion d’une bombe artisanale faite de ses mains. L’histoire nous amène dans ces passages à différents niveaux, qui mènent vers une ascension de la violence en temps de révolution. Le film nous replonge dans une révolution difficile qui a amené le gouvernement canadien à user des mesures spéciales de guerre et toute la merde que ça a engendrée. Il montre aussi les convictions d’un jeune adolescent qui tient tête à ses parents (Dino Tavarone et Marie Brassard), à sa société. Film signé Mathieu Denis. On lui doit le très bon Laurentie qu’il avait réalisé avec Simon Lavoie (Le Torrent). (17 avril)

3. L’Enlèvement de Michel Houellebecq

Entre fiction et documentaire, on met en scène le kidnapping de Michel Houellebecq (Les Particules Élémentaires, La Carte et le Territoire). L’écrivain enlevé par trois hommes costauds pas très futés. Amené dans la maison des parents d’un des ravisseurs, une relation se développera entre lui et les malfrats. Houellebecq en syndrôme de Stockholm. Ce qu’on souligne beaucoup du film, c’est la manière avec laquelle Houellebecq se glisse dans la peau d’un acteur, qui n’en est pas un, pour devenir un homme comique aux mimiques particulières. Soutenu par des échanges avec les ravisseurs qui prennent la forme d’entrevues, le vrai s’embrouille dans le faux pour ce film qui devrait te faire rire, signé Guillaume Nicloux. (3 avril)

4. Sils Maria

Juliette Binoche, Kristen Stewart, Chloë Grace Moretz, trois actrices filmées par Olivier Assayas. Exercise de mise en abîme pour le réalisateur qui construit son histoire autour du personnage de Maria, interprété par Binoche. Actrice dans la quarantaine, elle se retrouvera à nouveau dans la pièce qui l’avait révélée 20 ans plus tôt. Les années se sont écoulées et Maria ne joue plus les jeunes ingénues (rôle interprétée par Chloë); elle prendra plutôt la place de la femme vieillissante qui finira morte, suicidée. Situation qui impose une introspection. Un climat étrange s’installera quand Maria verra sa jeunesse en celle de Valentine (Kristen Stewart, en assistante de l'actrice). On nous promet des performances sensibles d’actrices dans leurs tourments, particulièrement pour Binoche et Stewart. Un Olivier Assayas au sommet de son art, lui qui nous avait charmé depuis longtemps avec son Irma Vep et plus dernièrement avec Après Mai. (10 avril)

5. NOIR (NWA)

Le retour d’Yves-Christian Fournier, sept années après le très bon Tout est parfait. Enfin! NOIR (NWA), c’est l’histoire de quatre jeunes dans un quartier moins favorisé de Montréal. Se mêlent les destins d’une mère haïtienne (Julie Djiezion) de 17 ans aux relations familiales houleuses, une danseuse (Jade-Mariuka Robitaille) de 20 ans en amour avec un badass, un rappeur (Salim Kéchiouche) de 26 ans au passé entaché par un gang de rue, qui tente désormais de retrouver le droit chemin, et finalement Dickens (Rémy St-Éloi), jeune ado de 16 ans qui lui veut faire partie d'un gang. On en sait très peu sur le film, sinon qu’une bande-annonce avec du Major Lazer, ça fait son effet. Bonne affaire aussi pour le cinéma québécois de donner une place à la diversité, montrer une réalité autre que celle qui se fait plus souvent sur fond blanc. Fournier fait à nouveau appel à un casting de jeunes premiers, élément qui avait donné la force et la pulsion de la jeunesse dans son précédent. Évidemment, Maxime Dumontier (Tout est parfait) se retrouve également au générique. (10 avril) 

6. Kumiko, the Treasure Hunter 

Comédie satirique version chasse au trésor, Kumiko (Rinko Kikuchi), une jeune femme de 29 ans, déprimée dans son emploi, sa relation, trouve près de la mer une copie video de Fargo (film des frères Coen) enterrée. Elle y voit un signe. Elle comprend surtout que la mallette métallique bourrée de cash enterrée par Buscemi dans le film des Coen se trouve toujours là, où elle a été laissée. Billet d’avion vers les États-Unis en poche et un anglais médiocre, elle s’envole pour retrouver ce qui n'existe pas. Réalisé par deux frères (comme les Coen!), David et Nathan Zellner. On s'attend à voir beaucoup de beau dans la mise en scène et de l'étrange dans le scénario, avec cette idée de film qui ne peut que piquer notre curiosité. (17 avril) 

7. Le Profil Amina 

On te l’avait suggéré alors que le documentaire était diffusé en première aux Rendez-vous du cinéma québécois. Si t’as manqué ta chance, Le Profil Amina sort maintenant sur nos écrans. Histoire d’amour entre deux femmes séparées par un océan. Elles ne se sont jamais rencontrées, discutant par le biais des réseaux sociaux. Deux pays, deux réalités. Amina vit en Syrie et s’oppose ouvertement au régime de Bashar al-Assad via le blogue A Gay Girl in Damascus. Une étrange disparition. À partir de Montréal, Sandra tentera de retracer le chemin qui pourra la mener à Amina, dans une démarche où tout s'embrouille à force de questionner l'information des réseaux sociaux. Enquête, retour sur la crise en Syrie. Premier documentaire pour Sophie Deraspe (Les Signes Vitaux). (10 avril)

8. Le Sel de la Terre

Wim Wenders (Les Ailes du Désir; Paris, Texas) fait dans le documentaire pour son dernier film. Fan du photographe Sebastião Salgado, il parcours l’oeuvre de l’homme avec Juliano Salgado, co-réalisateur et fils du photographe. En narrateur, Wenders explore le monde des photos prises par Salgado, photographe de la misère humaine magnifiée sous sa lentille. Le film arpente sa carrière connue et celle moins connue, sa série de clichés en Amazonie, ses photos de fermes familiales. On ne prend pas de distance pour analyser le contenu du sujet. Pas d’ouverture sur un dialogue, qui pourtant semble nécessaire, à cette volonté particulière d’esthétiser autant le laid de ce monde. Documentaire hommage sans le regard neutre du réalisateur. (24 avril)
 
9. Journal d’une femme de chambre

Quatrième adaptation du roman de l’auteur révolté Octave Mirbeau (on se souvient surtout de celle de Luis Buñuel), dans une réalisation de Benoît Jacquot (Les Adieux à la Reine). Réalisateur intéressé par la femme, chaque fois la plaçant en avant-plan de ses vues avec des rôles achevés et intelligents. Léa Seydoux en femme de chambre. On aime bien Seydoux (La Vie d’Adèle, La belle personne). Sa performance élèvera la qualité du film. Un plus, à ses côtés il y a Vincent Lindon (Vendredi Soir, La Moustache), acteur qu’on aime bien aussi. Pour le récit, Journal s’attarde à la lourde division des classes, à la séparation des sexes, pour raconter la volonté de Célestine (Seydoux) de s’élever en société malgré son statut social et les barrières qui lui sont imposées. Parcours difficile. Les coups portés seront durs. Femme forte à la beauté sulfureuse. (24 avril) 

10. Gigli 2
JLo et Ben Affleck réunis à nouveau dans ce deuxième chapitre du film à succès Gigli. Le film commence là où tout a été laissé dans le premier. On voit JLo se faire bronzer en disant constammment «caliente». Affleck nous fait pour une deuxième fois cadeau de nous montrer son dick dans une scène hilarante où JLo mange des nachos et renverse le bol chaud de salsa piquante sur les pantalons de Ben, le poussant rapidement à tout enlever (parce que c'est «caliente»). Après, y a des courses de chars, des belles femmes, de beaux gars et un vol de portefeuille qui tourne mal. Tourné dans le désert du Pakistan, le film nous impose un miroir sur notre société et jette un regard optimiste sur ce qu'il restera de nous. Ben non, poisson d'avril le gros.   

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