Une foule d’expos inspirantes bourgeonnent dans la ville. Des lectures fraiches à déguster sous le soleil d’avril. Houellebecq et son sarcasme au cinéma. Et des artistes émergents à découvrir. Encore un beau swag culturel et festif cette semaine!
Lundi: Pour débuter sous le signe du cinéma indépendant, deux propositions valent le détour vers le Cinéma du Parc. La comédie L’Enlèvement de Michel Houellebecq met en scène le célèbre auteur dans son propre rôle. Ce dernier se fait enlever dans un flou artistique, révélant sous un autre angle l’homme controversé et énigmatique au peuple. Sinon, The Wrecking Crew met en lumière le groupe mythique qui a travaillé dans l’ombre de grandes vedettes et influencé le son de classiques tels que «Good Vibrations» et «Strangers in the Night». Dans la même lignée que 20 Feet From Stardom.
En ce beau lundi, pourquoi ne pas sonder la poésie québécoise comme une offrande sur le redoux qui persiste. L’année des trois printemps, d’Isabelle Lamarre, finaliste au Prix des libraires du Québec, Le Cœur à trois heures du matin (de Peter Bakowski), un road trip poétique évoquant l’univers de Jacques Prévert et Jack Kerouac, et Ouvert l’hiver de Sébastien Dulude, sont autant de lectures pour invoquer la fonte des glaces.
Mardi: Au tournant de la rue Bienville, l’exposition Off-Season du photographe Félix Bernier t’attend à la Galerie Aux Vues jusqu’à demain. L’artiste investit des lieux exploités en été, mais abandonnés en hiver. Envie de découvrir de nouveaux artistes de la scène locale? La soirée d’ouverture du festival Vue sur la relève 2015 a lieu ce soir au Théâtre Plaza. La vingtième édition présentera 41 spectacles du 7 au 18 avril prochain. En attendant, on célèbre le lancement de la programmation avec les porte-parole Eve Landry et l’icône du feu-Club des 100 Watts, Marc-André Coallier. Les artistes Joseph Edgar et Caravane seront entre autres de la partie.
Caravane (Photos: Hugo McMoustache)
Aussi, les textes éclatants de fraicheur de Simon Boulerice s’animent à partir de ce soir au Théâtre Prospero avec PIG. Un petit garçon et ses fantasmes de costume d’Halloween, deux mamans qui vivent dans des univers opposés et un baby-sitter qui trippe grave sur le cinéma de Polanski, voilà la trame de fond qui vous y attend jusqu’au 25 avril.
Mercredi: À compter de ce soir, l’Usine C nous offre WOULD, de la chorégraphe Mélanie Demers. Interprétée par Marc Boivin (prix Dora Mavor Moore, 2014) et Kate Holden, la pièce sonde les possibles d’un avenir où l’on se projette sans cesse, oubliant l’immédiat à force de traquer les actes manqués. Pour ceux qui auraient envie d’un peu de calme, une nouveauté littéraire saura vous plaire. Le projet de Maxime Raymond Bock, Des lames de pierre, relate la rencontre d’un écrivain et d’un vieux poète dans un parc d’Hochelag. Récit sur la mémoire, sur la vie qui nous retranche parfois dans l’impuissance de ce qui subsiste et s’oublie.
Dans une giclée de couleurs douces et de lignes féminines, la galerie Fresh Paint-Espace 256 accueille l’artiste-illustratrice MC Baldassari. Sa nouvelle exposition, Work in Progess, est composée de dessins originaux aux compositions complexes et presque architecturales. À la fois harmonieuses, géométriques et organiques, ses constructions témoignent d’une évolution dans le processus et le style. Joli comme du bonbon!
Fresh Paint
Jeudi: Le Musée des beaux-arts de Montréal lance une toute nouvelle rétrospective, Marion Wagschal: Portraits, souvenirs et fables. L’artiste montréalaise qui jeta son dévolu sur la peinture figurative à l’heure de l’abstraction exprime de sombres tourments à travers ses corps en torsion, qui ne sont pas sans évoquer Klimt ou Schiele.
Marion Wagschal, Port of Spain (Trinité-et-Tobago), 1943, Artistes et enfants, 1988, MBAM, achat, Programme d’aide aux acquisitions du Conseil des arts du Canada et fonds de la Campagne du Musée 1988-1993
Au rez-de-chaussée du 5445 avenue de Gaspé, suite 108, 21 artistes finissants de l’UQAM t’invitent à explorer Cas de figure: Fig. 10. L’exposition est conçue comme un écosystème où la diversité des propositions flirte avec une unité de la vision partagée. Viens discuter avec les artistes. Vernissage à 17h. Pour finir, Tangente s’exhibe au Lion d’Or avec Money, Glam et Nostalgie, un programme triple pas piqué des vers! On groove grave avec Choriste (Vanessa Bousquet). Puis, Cash, de Claudia Chan Tak et Louis-Elyan Martin se veut «une danse de droite» abordant la condition actuelle du danseur contemporain. Et comme la cerise sur cette soirée de danse contemporaine, Et si tu n’existais pas (Karenne Gravel et Emmalie Ruest) consiste en différentes variations du hit sentimental de Joe Dassin dans la paillette et le no-budget d’un fond de sous-sol.
En te souhaitant de l’ambiance et de la couleur culturelle cette semaine encore!