Ce qu’on appréhendait de plus en plus aura finalement lieu. Exaspéré du bruit causé par les nombreux évènements du parc Jean-Drapeau, juste en face, le conseil municipal de Saint-Lambert va de l’avant et envisage le recours judiciaire.
Critiquant les discussions avec la Ville de Montréal qui «sont restées vaines malgré les solutions techniques proposées par Saint-Lambert», les élus de la municipalité de la Rive-Sud, dont le maire Alain Dépatie (à droite sur la photo), ont conclu, hier soir, que «le recours judiciaire semble maintenant la seule solution», selon ce que nous apprend un article de La Presse ce matin.
L’été dernier, Saint-Lambert avait critiqué à répétition les bruits qu’elle considérait comme nuisibles lors des festivals comme Osheaga et Heavy MTL ou des évènements plus réguliers comme le Piknic Électronik. «Elle avait demandé à la direction de l'arrondissement de Ville-Marie d'abaisser la pression acoustique de 60 à 50 décibels aux limites des terrains de ses citoyens. Mais sans succès», selon La Presse.
En mai dernier, la municipalité avait même mis en demeure la Ville de Montréal dans la foulée de l’adoption d’un règlement de l’arrondissement Ville-Marie qui, selon Métro, «n’imposait pas de limite sonore aux organisateurs des festivals». Les inspecteurs montréalais avaient ensuite mesuré le niveau de décibel moyen, qui oscillait alors entre 55 et 57dB.
Tout ça pour 5db ?
Si on comprend que les élus de Saint-Lambert ne font que répondre aux demandes des citoyens qu’ils représentent, on ne peut s’empêcher de remettre en cause les moyens qu’ils utilisent pour parvenir à leurs fins. Après tout, on parle d’un écart d’environ 5 décibels qui pourrait potentiellement coûter les yeux de la tête à l’administration, qui devra alors déployer un budget considérable en frais d’avocats.
En revanche, la Ville de Montréal n’a pas de quoi se réjouir de son attitude dans ce dossier. En ignorant systématiquement les critiques de Saint-Lambert, elle n’a fait qu’envenimer les choses, ce qui nous amène à la situation actuelle. Au lieu de prendre le temps d’examiner le dossier avec un certain intérêt, elle a préféré le remiser aux oubliettes, ou presque.
Comme d’habitude, l’issue du conflit se trouve dans la négociation et, surtout, la communication. Il y a moyen de limiter les nuisances sonores du côté sud, sans pour autant menacer le plaisir des festivaliers.