L’administration Coderre a tranché hier : la collecte des déchets à Montréal aura lieu une fois par semaine d’ici 2019, au lieu de deux. En remplacement, la collecte des matières organiques (lire «compostage») sera déployée une fois par semaine dans l’ensemble de la ville.
Répondant à un objectif de l’Assemblée nationale, qui a récemment demandé à ses municipalités d’atteindre «l’objectif de zéro enfouissement d’ici 2020», la ville prend les grands moyens pour arriver à ses fins. «Montréal recycle à 58% et il faut monter à 70% d'ici 2020. Pour les matières organiques, on est à 13% alors qu'il faudrait être à 60%», a déclaré l’élu Réal Ménard, hier, selon La Presse.
Si, en ce moment, déjà 9 des 19 arrondissements de Montréal en sont déjà à une collecte d’ordure hebdomadaire unique, les 10 autres vont devoir emboîter le pas de façon graduelle, au fur et à mesure que leurs contrats avec les «entreprises d’enlèvement des ordures ménagères» viendront à échéance.
Problèmes d’odeur?
Sans nécessairement qualifier de drastique cette mesure de l’administration Coderre – on parle quand même d’une mesure totalement effective dans quatre ans –, on peut toutefois émettre quelques réserves, notamment en ce qui concerne le manque de prise en compte des réalités socio-économiques des quartiers.
Le conseiller de ville Sylvain Ouellet, de l’opposition officielle Projet Montréal, a bien résumé la situation. «Quelqu'un qui a une maison unifamiliale et un terrain, la collecte de déchets une fois semaine, ça ne pose pas problème, mais dans les milieux très denses où les gens n'ont pas de terrain et pas de balcons, ça peut être problématique sur le plan de la santé publique, pour les odeurs, la vermine par exemple», a-t-il dit, toujours selon La Presse, réclamant également une collecte plus fréquente en temps de canicule.
Reste que la majorité des déchets «problématiques», aux odeurs fortes, sont admissibles dans le bac de compostage, notamment les viandes, les poissons, les fruits et les légumes. Faudra, donc, que les Montréalais se mettent sérieusement à collecter leurs déchets organiques, sans quoi l’odeur sera forte en période estivale.
Afin de stimuler cette pratique, encore peu partagée à Montréal, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) avait prévu lancer, en mars dernier, une consultation qui mènerait vers l’élaboration de plusieurs incitatifs, notamment et possiblement la tarification des déchets.
Ainsi aux prises avec beaucoup moins de déchets «ultimes», donc aucunement recyclables ou «compostables», le CMM prévoyait, d’ici 2020, trouver la technologie qui permettrait «de faire la ‘’valorisation énergétique’’ des déchets, comme l'incinération ou la gazéification».