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Un réalisateur français de 15 ans débarque à Fantasia avec son drame d’épouvante, «Hostile»
Crédit: Portrait de Nathan Ambrosioni

L’omniprésence de la technologie, à notre époque, constitue une arme à double tranchant: d’immenses bénéfices nous sont offerts en contrepartie d’irritations quotidiennes dues à l’envahissante présence d’une myriade de bidules. Toutefois, dans le cas du réalisateur Nathan Ambrosioni, l’accès facile à la technologie est un outil démocratique qui lui a permis d’accomplir son rêve, à l’âge de 14 ans. Ce rêve, peu commun chez ses pairs, était de réaliser un drame d’épouvante. Hostile, présenté le 4 août dans le cadre de Fantasia 2015, est l’aboutissement de ce projet grandiose. Je me suis entretenu avec ce jeune metteur en scène allumé, afin qu’il m’explique comment on passe du rêve à la réalité.

 
Avant même les idées, le talent ou les acteurs, il est indispensable, quand vient le temps de réaliser un film, d’avoir une… caméra. C’est la première étape que Nathan s’est donné pour mission de franchir. «J'ai attendu Noël, pour avoir une caméra. J'ai vendu tout ce que j'avais, afin de faire moitié-moitié avec mes parents.» Une fois le matériel acquis, Ambrosioni a enfilé sa casquette de scénariste afin d’écrire une histoire originale: «J’ai commencé à imaginer le scénario, l’histoire et ce qui pourrait se passer.» Inspiré par son idole James Wan, le jeune homme a pondu un scénario d’une complexité surprenante. Finalement, après avoir bouclé le casting — les rôles principaux sont tenus par Luna-Miti Bellan et Julie Venturelli, deux copines de Nathan —, il ne restait plus qu’à crier «moteur!»
 
Porté par l’éternel optimisme adolescent, Nathan à dû déchanter un peu lorsque confronté aux problèmes et tracas biens réels de la vie de plateau. «Je ne pensais pas que c’était aussi sportif le tournage, qu’il y avait autant de choses à gérer, d’acteurs à diriger, m’explique-t-il. Je pensais que ce n’était que de l’amusement. Et ça reste super amusant, tout en étant très, très compliqué.» Nathan m’énumère quelques-uns des imprévus auquel il a dû faire face: devoir louer une nouvelle maison alors que le tournage est déjà entamé et réécrire un peu l’histoire pour l’adapter à cette nouvelle réalité; tourner le film tout en tenant compte de la quiétude des locataires de la maison; «allumer un brasier géant, afin de réchauffer tout le monde lors d’un tournage extérieur particulièrement froid, et voir le brasier exploser.» Problème d’effet spécial non sollicité…
Hostile 
Une fois ces tribulations surmontées, Ambrosioni voit son travail récompensé alors qu’il est invité au Marché du film du Festival de Cannes. Une expérience un peu surréaliste pour n’importe quel réalisateur débutant, quelque chose d’encore plus fou lorsqu’on a seulement 15 ans! «J’étais parfois accompagné de Luna, l’une des actrices principales, et d’autres fois j’étais le seul ado dans la pièce. C’est sûr que c’est un peu difficile quand on est ado, du coup on ne vous regarde pas pareil. Des fois, on se demandait ce que je faisais là, mais la plupart étaient très compréhensifs, surtout les Américains. Ç’a été une expérience super bien, j’ai vraiment aimé et j’aimerais y retourner tous les ans.»
 
Hostile est un premier long-métrage solide, surtout sur le plan technique, qui mérite d’être vu. J’ai été très impressionné par la maturité et le regard très lucide que Nathan pose sur le milieu dans lequel il rêve d’évoluer. S’il continue à travailler avec autant d’ardeur et de détermination, je crois qu’il est réaliste de dire que ce jeune fanatique d’horreur risque de hanter nos écrans pour les années à venir. 
 
Hostile
Présenté le mardi 4 août à 19h30 au Festival Fantasia, en présence du réalisateur et scénariste Nathan Ambrosioni

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