Ce qui énerve avec Tinder, Happn ou OK Cupid, c’est qu’on classe toujours tout le monde selon les deux mêmes critères : son âge et ses 4-5 photos.
Tout dépendant de combien tu scores avec ces deux critères-là, tu te ramasses avec le sexe au vif ou à trouver le temps long. Et pour choisir quelqu’un, t'es pogné pour essayer de deviner leurs personnalités avec des déductions plus ou moins fiables.
« Il paraît que les gars avec des photos sépia léchouillent mal. »
De toute façon, les apps de rencontre, c’est une option cool du moment où ce n’est pas la seule option. Un moment donné, on a envie d’alternatives. Défricher des sentiers un peu moins tapés où l’on pourrait rencontrer du monde dont on n’a pas déjà vu les trois fiches sur les mêmes trois apps.
Mais où? Comment?
J’ai demandé des suggestions sur ma page Facebook et ç’a donné plusieurs idées cool. Bon, aucune n’est aussi directe que d’écrire « wanna do buttstuff? » sur Tinder, mais ça aide à rencontrer du nouveau monde de façon un peu plus… organique. Ça nous garde dans le mouvement et en plus, ça permet de développer d’autres types de relations. (Genre amis, ou même du réseautage.)
Voici donc le best-of :
Le party BBQ
T’organises un BBQ (ou n’importe quoi d’autre) et tu demandes à tes invités d’être accompagnés de quelqu’un que tu ne connais pas. (Idéalement, quelqu’un de hawt et célibataire.) Les présentations risquent d’être un peu gênantes (« salut, moi je suis l’hôte perv »), mais si ça reste ludique et pas trop compétitif en fin de veillée, ça peut être tripant!
Le bénévolat
C’est un classique, mais les organisations humanitaires et la plupart des formes de bénévolats sont pleines de beau monde au grand cœur. En plus, si ton plan de bioguidoune ne donne rien, tu te sens quand même bien parce que t’as aidé des gens dans le besoin.
Les voyages
Il paraît que les voyages pas trop cher comme ceux qu’offrent Yulair sont propices à la rencontre. « Ouuh, vous êtes Québécois vous aussi? Quel adon! » Il reste que si je pars à Valence pour quelques jours, j’ai plus de chances de tomber en amour avec une petite Espagnole de là-bas qu’avec une voyageuse d’ici.
Les cours de langue
Dans les options exotiques moins dispendieuses que les voyages, il y a les cours de langue. Ça permet même d’aller subtilement cruiser son ethnie préférée et de sortir des phrases louches comme : « Je suis nul en japonais, mais je suis très doué dans la langue de l’amouuuur! »
Le swing
Il paraît que les cours de swing sont de vrais meat-markets super abordables. Le seul problème avec ça, c’est qu’ensuite, t’es pogné avec quelqu’un qui aime danser le swing. Mais il y a plein de sortes de danse! #twerk
Évidemment, les suggestions qui sont revenues le plus souvent, ce sont les amorces spontanées dans un lieu public. Genre, sur le trottoir, à l’épicerie, en veillée de festival ou chez iSaute. C’est juste que ce genre d’approche demande pas mal de guts et, en plus, le climat est poche à ce niveau-là ces temps-ci. On ne sait jamais comment ce sera perçu. Est-ce que l’autre trouvera ça flatteur, dérangeant, creepy? Même via Facebook, ça peut devenir bizarre vite.
En fait, c’est surprenant à quel point on a besoin d’un prétexte pour créer des relations humaines sans faire trop creep. J’ai même créé un podcast pour avoir l’occasion de jaser avec du monde que je trouve intéressant. Même sans ambition sexuelle ou amoureuse, on trouve ça bizarre de dire à quelqu’un : « Hey, as-tu le goût de jaser 2-3 heures avec moi? »
Il nous faut au minimum un café, une bière, une partie de cartes ou un show de Patrick Watson. Ça sonne moins suspect. Pourtant, qu’est-ce qu’il y a de si bizarre à vouloir connecter avec d’autres humains?
D’ailleurs, je suis tombé sur le stunt de ce gars dont le défi était d’aller se trouver une date à l’ancienne dans la rue. Offline pis toute.
Ce qui m’a frappé le plus en regardant tout ça, c’est l’importance de la caméra. C’est comme si avec une caméra, tout cessait d’être creepy. (Cette règle ne s’applique pas aux toilettes publiques.)
Les caméras sont rendues ce qui nous garde honnêtes et ce qui nous apporte un sentiment de sécurité. On a besoin d’en mettre sur nos policiers. On a besoin d’en mettre dans nos parcs. C'est en train de remplacer la religion! Avant, on empêchait les gens de mal agir en les culpabilisant que le petit Jésus les regarde ou en leur faisant peur avec l’enfer. Maintenant, on menace de les outter sur Youtube.
Dieu est partout, et les caméras itoo. Mais bon, si c’est une équipe télé que ça prend pour vivre une grande histoire d’amour, pourquoi pas?
« L’amour dans cinq, quatre, trois…! »