Victime de la porn: êtes-vous polyamoureux?

Le polyamour est le nouveau buzzword à la mode! #pléonasme

Même si le mot existe depuis plusieurs années, il n’a jamais été aussi tendance qu’en ce moment. Je suis même tombé sur ce couple de polyamoureux sur Tinder qui se cherchait des amants le temps de leur voyage de noces. C’est quand même cool, non?

Ce qui est génial avec le polyamour (au-delà de baiser sa vie avec plein de monde), c’est que tout le monde d’impliqué est au courant du concept, et bien là-dedans. Ce que je reproche aux infidèles, c’est toute cette notion d’hypocrisie et de trahison. Comment peut-on construire une relation qui a du bon sens si on ne peut pas se faire confiance pour un truc aussi élémentaire?

C’est là que les polyamoureux sont impressionnants. Ils sont honnêtes et francs. (Et libidineux?) 

Bon, il faut dire que tomber en amour avec plein de monde, c’est le bout facile. Même les gens pognés dans des couples traditionnels ont le cœur guidoune comme tout le monde. On a tous l’entrejambe polyamoureux. C’est ça être un humain.

Qu’on le voie comme un sacrifice, un compromis ou un moindre mal, la monogamie reste un choix conscient. Et tout dépendant de notre sex-appeal et de notre libido, ce choix demande des efforts. On essaie d’éviter les situations où l’on risquerait de tomber en amour avec quelqu’un d’autre. On faire notre possible pour rester focalisé sur la personne qu’on a choisie et aimée en premier. Malgré ce que crient nos pulsions traîtres.

Raconté comme ça, ça sonne comme un calvaire, mais si on choisit ce mode-là, c’est parce que les alternatives semblent encore pires. Polyamoureux, ça sonne super tripant, mais polycocu? Bof.
Il faut aussi dire que toute cette non-exclusivité enlève un petit quelque chose de spécial au grand amour.

« – Hey bébé, je suis en amour avec toi!
  – Hein? Oh wow!
  – Ben… je suis en « polyamour » avec toi.
  – Hm?
  – Je t’aime toi, tes deux amis là-bas, trois autres qui partaient à Chicoutimi pour la fin de semaine et… En tout cas, faudrait je te montre la liste sur Facebook.
  – Oh… Est-ce que je fais le Top 10? »

Bon, c’est clair qu’on aime se moquer de ces types de relation parce qu’on essaie tous de se réconforter dans nos propres choix. Et on a besoin de réconfort parce qu’aucun des choix n’est facile ou évident.

Le polyamour n’a pas encore fait ses preuves, mais le couple traditionnel a déjà fait la preuve de son inefficacité. Chose sûre, je comprends les gens qui sont à la recherche d’un nouveau modèle.
En fait, ce que je réalise de plus en plus, c’est combien les choses changent avec le temps. Peut-être faudrait-il inventer une relation qui varie en cours de route? Une relation hybride qui changerait de mode de temps en temps.

• En partant, deux bonnes années de solide monogamie pour s’habituer au corps de l’autre.
• Ensuite, un court six mois de polyamour pour voir comment ça se passe.
• Trois mois de bilan où l’on se raconte tout pour voir si notre cœur et notre égo ont tenu le coup.
• Un été de swinging au chalet pour raviver l’esprit d’équipe.
• Deux autres années de monogamie pour voir si on est encore capables.
• Cinq ans de forfait illimité soir et fin de semaine.

Bon, ça devient vite ridicule, mais c’est qu’il est pratiquement impossible de pouvoir s’imaginer de quoi aura l’air notre relation dans le futur.

Juste avec notre propre vie, les trucs changent tellement. On n’a pas toujours la même libido, les mêmes priorités, le même sex-appeal, la même sagesse. On n’est même pas toujours dérangé par les mêmes affaires. Peut-être que rendu à 85 ans, on s’en sacre pas mal que l’autre aille fourrer ailleurs. Même que si l’autre a la chance d’aller se faire brasser par quelqu’un en bas de 50 ans, on sera fier et content.

On est tous différents alors c'est impossible d'opter pour un modèle unique et en plus, on change avec le temps. Ça devient tough de savoir quel modèle adopter pour ne pas se planter. 

Bref, si vous arrivez à être heureux ensemble pendant plusieurs années de suite, peu importe ce que vous faites, vous vous y prenez très bien.