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Victime de la porn : est-ce que le sexe sera encore spécial longtemps?
Crédit: Fabienne Legault

(AVERTISSEMENT : à moins de tomber sur des citations de Donald Trump, ce texte risque d’être le truc le plus cave que tu vas lire aujourd’hui.)
 
Je suis tombé sur deux articles cette semaine qui montraient que le sexe est peut-être en train de perdre la cote. Ç’a l’air qu’au Japon, 48,3% des hommes et 50,1% des femmes entre 16 et 49 ans n’ont pas de vie sexuelle. Et en France, ce sont les hommes qui sont un peu perdus dans leur désir.
 
Peut-être que les humains vont finir par se tanner de fourrer ensemble. Trop blasés. Oh, ils vont encore apprécier un orgasme en se branlant à l’aide d’un jouet quelconque. Dzzz, dzzz, aaah, aaah! Mais faire des efforts pour trouver quelqu’un avec qui ils auront une sexualité vive, épanouie et spéciale comme on le raconte dans le Cosmopolitan? Trop de trouble pour trop de déceptions.
 
D’ailleurs, vous êtes-vous déjà demandé ce qui rendait le sexe si spécial? Il y a quelque chose de bizarre dans notre rapport au sexe. Dès que ça devient sexuel, les règles changent et tout se ramasse tabou, excitant et/ou vulgaire.
 
Par exemple, je ne comprends toujours pas pourquoi le sexe n’est pas considéré comme un sport. C’est pourtant super physique. On peut même se ramasser raqué. Aller chez le masso après le crossfit, c’est tout à fait normal, mais y aller parce que ç’a trop brassé dans notre chambre à coucher?
 
« – Voyons, il me semble que tu marches drôle!
  – Oui! Faut vraiment que j’aille me faire masser le vadge au Bota Bota. »
 
C’est aussi rare qu’on nous propose en milieu de yoga chaud la fameuse pose pour bien s’étirer le pénis. On cherche tous à se libérer du stress pour être enfin zen, mais pour ce faire, on nous propose d’écouter du classique, visualiser des couleurs ou se planter des aiguilles dans le sourcil. Pourtant, existe-t-il quelque chose de plus simple, humain et relaxant qu’un gros orgasme lourd? Le genre qui te fait crier grave et oublier ton nom? Beaucoup plus efficace que le jogging quand vient le temps de faire le vide.
 
« C’est fou comme mes crises de panique ont slaqué depuis que je me fais milker la poche après mes shifts. »
 
Relâcher la tension en se faisant masser les épaules? C’est tout à fait normal. Se faire masser les fesses? Ça devient weird. Entre les fesses? Encore plus! On s’enlève le hoquet en se faisant le saut, mais snowballer son prochain pour lui enlever le mal de tête, ça sonne bizarre!
 
(Ok, je viens de dépasser Donald Trump!)
 
Pourtant, le sexe devrait avoir son utilité partout dans nos vies. Même avant une présentation importante au boulot :
 
« Ouf, je suis vraiment stressée ce matin, gang! Sera pas long, m’a aller me crosser. »
 
Mais non, c’est tabou. Déjà, avec les mots que j’utilise, il y a plein de monde que ça dérange. On a un espèce de blocage un peu bourge et puritain. Mais peut-être que ce blocage, c’est ce qui rend le sexe spécial. Peut-être que si l’on perd ça, le sexe va devenir un acte banal. Ou peut-être pas.
 
Le sexe est tellement un truc simple et complexe à la fois. Ça peut être tout ou rien. Génial ou anodin. Ça dépend de plein de trucs:

  • Avec qui tu le fais
  • Combien vous êtes attirés
  • Combien vos trips fittent bien ensemble
  • Comment tu te sens cette journée-là
  • Et surtout : combien c’est compliqué de se rendre là

C’est souvent plus simple de se booker un rendez-vous chez l’ostéo que de se trouver quelqu’un avec qui avoir le sexe de sa vie. Peut-être que le sexe va devenir l’équivalent… d’aller à la Ronde.
 
La Ronde, c’est presque toujours le fun une fois rendu là-bas et pourtant, on y va presque jamais. Quand ça fait 3-4 ans, on se dit qu’on serait dû pour y retourner. Puis, on se rappelle que c’est quand même loin, et quand même cher et il y a plein de line-ups et aaaaargh…
 
Trop de trouble!
 
Si la Ronde était dans notre chambre à coucher, on se dirait bien « Bah, pourquoi pas! Une petite shot avant de se coucher! ». Et aller à la Ronde, ça peut donner mal au cœur par moment, mais au moins, ça ne te le brise jamais. Mais encore une fois, ramener la Ronde dans sa chambre à coucher, c’est pas mal de trouble.

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