Peu de conseils m’énervent autant que le classique « tu vas trouver quand tu vas arrêter de chercher ». Quelle stratégie scientifique!
« Arrêtons de chercher un remède contre le cancer, gang! On va le trouver quand on va arrêter de chercher! »
Ridicule! Le seul truc vrai derrière ce conseil bouette, c’est que si tu cherches trop désespérément à te matcher tout le temps, ça risque de faire peur, et te rendre moins attirant. Et encore là, si tu ressembles à Léa Seydoux ou Chris Hemsworth, t’as beau être super désespérée, tu trouveras toujours quelqu’un pour te donner une chance.
Il reste que c’est un conseil de cruise assez standard : sois cool et relax. Un conseil plus facile à appliquer quand les choses vont bien et que tu n’as pas « J’ai pas fourré depuis des mois » d’étampé dans le front. Ce sont ces passes de sècheresse qui finissent par nous rendre un peu plus intense. Ça nous change peu à peu dans notre attitude au quotidien. Graduellement.
Exemples :
- Tu tiens la porte pour quelqu’un qui te suit par pure courtoisie : correct.
- Tu tiens exceptionnellement la porte parce que l’autre est cute : pourquoi pas.
- Ton sourire en tenant la porte crie « Aime-moi don’ SVP! » : intense.
- Tu tiens la porte avec un air de chien battu pour quelqu’un qui te suit 20 mètres plus loin : looooooong malaise.
Pourtant, avoir L’AIR relax, c'est assez facile. Le vrai défi, c’est de ne pas l’être pour vrai. D’ailleurs, la force des dragueurs, c’est qu’ils s’en foutent sincèrement de si ça fonctionne ou pas. Ils y vont pour la quantité. Si ce n’est pas cette fille-là qui flanche, ce sera la suivante. Zéro stress.
Bon, je ne dis pas que le truc est de se mettre à essayer tout le monde comme des vendeurs de balayeuses. Juste d’essayer d’atteindre cet état d’esprit où ce n’est pas grave si ça ne fonctionne pas. Et tout dépendant des personnalités, c’est une zone qui peut être difficile à trouver. Cette zone entre trop relax et trop désespérée. Parce que oui, c’est possible d’être trop relax. Quand tout le monde joue la trappe, ce n’est pas mieux.
Je le sais parce que je suis le maître du trop relax. En fait, c’est plus chicken que relax. Ma grosse tentative de la semaine, c’est quand je vais au cinéma tout seul avec l’idée que je tomberai peut-être sur quelqu’un. Je vais m’asseoir devant Straight Outta Compton et une Meagan Good du 514 finira par venir s’asseoir à côté de moi et ce sera le début d’une grande histoire d’amour! Un setup facile comme que dans la porn, mais où l’on baise plus qu’une fois.
Et là, quand je rentre à la maison tout seul, je ressens un down. C’est un down normal. Mais quand le down est trop grand, je me pose des questions. Est-ce que j'allais au cinéma pour avoir du fun ou dans l'espoir de trouver quelqu'un? Encore là, c’est une question de dosage.
Exemples :
- Aller prendre une bière avec des amis dans un bar : correct.
- Aller prendre une bière avec des amis dans un bar où l’on risque de voir quelques prospects : pourquoi pas.
- Trouver l’ultime bar à prospects et y organiser le party de fête d’un ami : intense.
- Flusher ses amis pour aller dans un speed dating de Laval à 400$ et checker son Tinder en même temps : triste.
Mes exemples sont gros, mais on le voit dans notre tête comment ça se passe. Comment on se met à réfléchir. Chercher constamment quelqu'un, ça peut vite devenir lourd. Ça empêche souvent d’avoir du fun maintenant. Ça repousse à plus tard le moment d’être bien. Et tous ces effets-là, ce ne sont pas des trucs qui nous rendent plus sexy.
Le plus cruel, c’est qu’on se rend souvent compte de tout ça quand on finit par se matcher. On ne score jamais autant que dans ce temps-là. Et c’est normal. On est bien pour vrai. On est dans notre zone idéale. On n’a pas d’agenda. On fait juste avoir du vrai fun. Et s’il y a quelque chose qu’on devrait toujours chercher désespérément, c’est en plein ça : avoir du fun.