Régine Chassagne et Win Butler d’Arcade Fire sont plus ou moins les bienvenus sur la rue Amherst. Hier soir, une quarantaine de citoyens se sont regroupés lors du Comité consultatif en urbanisme pour manifester leur opposition au resto-bar Agrikol, que les deux musiciens veulent ouvrir.
Situé au 1840 rue Amherst, ce nouveau resto soulève les craintes des voisins qui lui reprochent déjà d’être trop bruyant, notamment en raison de sa terrasse-arrière projetée.
Puisque le resto sera implanté dans un secteur mixte, à la fois résidentiel et commercial, «une dérogation doit être adoptée pour qu’un café-terrasse arrière soit aménagé», relate le 24 heures ce matin.
Pour l’instant, cette dérogation est loin d’être acquise, même si les futurs propriétaires ont déjà annoncé que des «mesures d’atténuation du bruit» allaient être mises en place. Quelques citoyens craignent également que les acheteurs de condos désertent le secteur et qu’il y ait encore moins de places de stationnement de disponibles.
Tout ça est assez dommage, en fait. Que des citoyens expriment leurs craintes, c’est tout à fait normal, mais qu’on commence déjà à vouloir bloquer une partie du projet, avant même qu’une étude sur le bruit ait été réalisée, ça semble un peu mal intentionné.
L’Agrikol va attirer beaucoup de Montréalais et de touristes dans un secteur visiblement peu habitué à ce genre d’engouement. On comprend donc les craintes, mais il semble plus que jamais important d’en voir le potentiel culturel et économique pour l’ensemble de la ville.
Dans les prochaines semaines, un référendum pourrait se tenir au Conseil d’arrondissement de Ville-Marie dans le vue de bloquer le projet de la terrasse. Si jamais l’opposition se fait vive, l’Agrikol verra quand même le jour, mais dans une formule plus modeste à déterminer.
Les deux musiciens, qui avaient également prévu transformer des logements en salle de spectacle, devront donc probablement réduire leurs ambitions.