Aller au contenu
Festival du nouveau cinéma: 5 films qui piquent notre curiosité
Crédit: Les deux amis de Louis Garrel

Depuis maintenant plus de 40 ans, le Festival du nouveau cinéma se pose en fer de lance du cinéma d’avant-garde dans la métropole. Dès ses débuts, en présentant des cinéastes comme Werner Herzog, Wong Kar-wai et Atom Egoyan au public montréalais, il remplit sa mission d’incubateur de nouveaux talents. S’ajoute à cela un intérêt marqué pour les nouvelles technologies et techniques de distribution du septième art, qui font du FNC un joyau du patrimoine culturel de la ville – joyau que l’on se doit de chérir et d’encourager. Afin de vous donner envie d’aller y faire un tour, nous avons compilé cinq œuvres qui titillent notre curiosité. Ne vous limitez toutefois pas à nos suggestions: l’immense programmation regorge d’options qui semblent toutes plus attrayantes les unes que les autres.
 
1. Love  
par Gaspar Noé

Gaspar Noé, enfant terrible du cinéma qui nous a asséné la claque Irréversible et le trip d’acide d’Enter the Void, sera à Montréal pour présenter Love, son nouvel opus. Délaissant quelque peu son mantra invoquant «du sang, du sperme et des larmes», Noé nous offre ici une histoire d’amour plus simple. Simple, oui, mais toujours aussi raffinée et, d’un point de vue technique, réalisée en 3D, question de «fucker» quand même un peu avec nos perceptions. Voyage à travers les souvenirs, et récit d’amours perdues, Love saura plaire aux éternels romantiques pour qui la quête insatiable d’émotions est une fin en soi.
 
2. The Assassin
par Hou Hsiao-hsien

Le réalisateur Hou Hsiao-hsien, chef de file du cinéma de Taïwan, buche depuis des années à faire connaître l’histoire de l’île qui l’a vu naître. La Cité des douleurs, paru en 1989, est une œuvre magistrale qui raconte les exactions du Kuomintang envers son propre peuple, lors de la Terreur blanche qui s’instaure suite au départ de l’envahisseur japonais, après la Deuxième Guerre mondiale. Toutefois, c’est une œuvre d’un tout autre registre que Hou nous présente ici. En effet, The Assassin s’inscrit dans la lignée d’œuvres telles que Crouching Tiger, Hidden Dragon qui narre les péripéties des héros de l’Empire du Milieu, alors qu’il était à son apogée. Récit de cape et d’épée, The Assassin se déroule au IXe siècle sous la dynastie Tang et présente les aventures de la tueuse Nie Yinniang, qui devra déployer sa force afin de contrer les desseins d’un gouverneur rebelle qu’elle était, dans sa jeunesse, destinée à épouser. Le film a été récompensé, à Cannes, du Prix de la meilleure mise en scène.
 
3. Les deux amis
par Louis Garrel

Premier long métrage de l’acteur français Louis Garrel, Les deux amis est un chassé-croisé amoureux qui voit deux copains se disputer les faveurs de la belle Mona, incarnée par la splendide Golshifteh Farahani. En plus de son travail derrière la caméra, Garrel incarne aussi Clément, l’un des trois points du triangle amoureux. Un récit tumultueux d’amours difficiles, parsemé de traits d’humour et mis en valeur par la musique de Philippe Sarde, ce film nous plonge dans ce Paris multiculturel et branché qui fait rêver depuis toujours.
 
4. A Corner of Heaven
par Miaoyan Zhang

Contrairement à ce qu’indique le titre, cette œuvre de Miaoyan Zhang nous plonge dans la grisaille oppressante de la Chine rurale-industrielle. Cette Chine qu’on ne connait pas, celle que les censeurs du régime s’efforcent de cacher, celle qui trahit la faillite d’une dictature communiste qui n’est synonyme de prospérité que pour une fraction de son peuple. Seul au monde, le jeune protagoniste s’engage dans une quête pour retrouver sa mère et ainsi remettre un peu de soleil dans son univers. Un film pour ceux que ni le noir et blanc, ni les sous-titres ne rebutent, parce que parfois c’est pas toujours laid, le laid. Des fois, c’est beau.
 
5. Much Loved
par Nabil Ayouch

Much Loved est un film marocain qui relate les aventures de quatre prostituées dans le Marrakech contemporain. Si ce synopsis vous fait hausser les sourcils, sachez que vous n’êtes pas seul. Cette prémisse crue, que l’on n’associe pas généralement au royaume maghrébin de Mohammed VI, a valu un procès au réalisateur Nabil Ayouch et à l’actrice Loubna Abidar. En effet, on les accuse de pornographie et d’incitation à la débauche, alors qu’ils tentent uniquement de jeter un peu de lumière sur le quotidien de femmes de Marrakech qui survivent bel et bien, quoi qu’en pense l’état. Un film qui expose les contradictions d’une société tiraillée entre modernisme et tradition, un film qui est aussi, peut-être malgré lui, un geste politique qui clame haut et fort le droit au respect de femmes à qui la censure veut nier jusqu’au droit d’exister. 

Festival du nouveau cinéma
Du 7 au 18 octobre 2015

Plus de contenu