Jeudi dernier, au Théâtre Prospero, j'ai assisté à la performance qu'offrait Kim Despatis dans son interprétation de la jeune Aïcha, pour la pièce tirée du roman Et au pire, on se mariera.
Despatis, que je n'avais jamais vue sur scène, était solide et touchante. Elle a tout à fait réussit à nous faire croire qu'elle était âgée d'à peine 13 ans, en étant juste assez candide et exaltée pour que nous soyons pendus à ses lèvres pendant toute l'heure et demie que dure le spectacle.
J'ai lu le livre de Sophie Bienvenu deux heures avant d'aller voir la pièce, histoire d'avoir le monologue bien en tête au moment d'assister à la représentation. J'étais déjà donc toute imprégnée de ce texte chargé, magistralement rendu par la comédienne, qui a dû porter sur ses épaules ce récit troublant.
Ce monologue truffé de mensonges, de manipulation, de tourments, mais aussi d'amour, de spontanéité et de souffrances aux accents de vérité si bouleversants réussit à nous chavirer totalement. J'ai été surprise, vu la lourdeur du sujet, d'entendre la salle rire à de multiples occasions. Mais c'est là toute la finesse du jeu de Kim Despatis : elle est parvenue à nous rendre attachant un personnage profondément troublé et marqué, mais qui conserve ses expressions et sa naïveté de petite fille. On a envie de la protéger, de lui dire que tout ira bien.
Et que dire de la finale? Tout simplement grandiose. La salle a d'ailleurs pris quelques instants pour recevoir les émotions qui lui étaient garrochées en pleine face avant de se lever d'un bond pour applaudir l'interprète.
Et au pire, on se mariera
Théâtre Prospero
Jusqu’au 31 octobre 2015