Hier, je me suis fait opérer pour mes orifices trop tight. (Mes orifices de nez, oh!) Et pendant que je stressais dans la salle d’attente, un constat m’a frappé drette entre les cuisses : pourquoi fait-on autant de porn avec la thématique d’hôpital?
C’est pas un set up excitant pantoute. Les infirmières n’ont pas du tout le petit kit sexy qu’elles portent dans les films. (C’est peut-être juste au privé.) Ça pleut de vieux monde magané. Ça sent beaucoup plus le Purel que le sexe. Personne n’a envie de fourrer là-dedans!
« Oh yes, des seringues et du monde qui tousse. Let’s do it, baby! »
Ça fait du bien de sortir un peu de nos fantasmes et de subir un petit reality check de temps en temps. D’ailleurs, si tu veux savoir si t’es vraiment hawt dans la vie, regarde-toi dans le miroir avec une jaquette d’hôpital. Si t’arrives à être sexy là-dedans, t’es incontestablement un sex-symbol. Ce sera peut-être une clause dans le nouveau contrat de Kate Winslet.
Pour ceux qui ne sont pas au courant, Kate a reçu les high-fives de toute la planète cette semaine grâce à son nouveau contrat avec L’Oréal (une boite de produit de beauté qui fait de l’argent avec tes complexes). Elle aurait « revendiqué » une clause qui interdit les retouches Photoshop sur ses photos.
Un beau pas dans la bonne direction, non? Je ne sais pas.
Voici le problème de fond en trois étapes :
Étape #1 : Les gens sont fascinés par le monde de rêve que nous présentent les vedettes.
Étape #2 : Les gens tripent tellement sur ce monde de rêve qu’ils en oublient la réalité.
Étape #3 : Lorsqu’ils retournent à leur petite réalité ordinaire, les gens dépriment et se trouvent poches.
Est-ce que la solution est vraiment au niveau de Photoshop? Sans le méchant logiciel d’Adobe, tout ce qu’il reste à la pauvre Kate, c’est son directeur photo d’élite, les meilleures maquilleuses de la planète, les meilleures lentilles, les meilleurs éclairages, les meilleurs angles… Et ce, sans oublier le plus important : sa merveilleuse génétique.
À première vue, les seules personnes à tirer avantage de cette entente, ce sont les 14 maquilleuses qui vont se faire facturer deux heures de plus. Mais peut-être que c’est la prochaine chose à blacklister : interdire plus que trois heures de maquillage.
Et pendant qu’on célèbre son geste, la dynamique se maintient :
- L’Oréal paraît bien et vend plus de produits.
- Kate Winslet paraît bien et vend plus de produits.
- Le monde reste complexé et continue d’acheter tous leurs produits.
C’est aussi triste qu’hypocrite. En fait, s’attendre à ce que les vedettes et Hollywood nous aident sur notre image, ça s’approche du syndrome de Stockholm. Et tant qu’à faire des comparaisons tirées par les cheveux, je vais en faire une avec la porn.
Dans la porn, on a tous accès aux meilleurs baiseurs du monde. Les pénis les plus gros et les plus performants. Les filles les plus orgasmiques, bandantes et willing. Très rares sont les humains qui peuvent accoter ça.
Ensuite, quand on couche avec notre voisine Suzie ou le bad boy Jonathan, on peut trouver ça décevant. En tout cas, c’est souvent la première impression qu’on en a. Mais avec un peu de recul, on se rend compte que « décevant » n’est pas vraiment le bon mot. C'était surtout… différent. Différent de ce à quoi on s’attendait. Et plus on expérimente avec le voisinage (et les chummeys de Jonathan), plus on se rend compte qu’on arrive à vivre de super moments avec tout ce fameux sexe « différent ».
Et pendant toutes ces baises-là, la porn n’a pas changé d’un iota. Personne n’a eu à interdire les gros dildos, les faux orgasmes ou les yoga pants! Tout ce qu’il aura fallu, c’est un peu plus de contact avec la réalité. Plus de contact avec du vrai monde. Vivre assez de réalité pour arriver à la différencier d’avec la télé.
Bon, c’est sûr que tu peux tomber sur un gars qui croit vraiment que les infirmières ont des kits en latex ou sur une fille qui attend sérieusement son docteur de rêve à la Grey’s Anatomy, mais pourquoi tu voudrais rester avec quelqu’un qui persévère dans ces lubies-là?
Se comparer avec Hollywood, la porn ou toute autre industrie du rêve, c’est la meilleure façon d’être malheureux et mal dans sa peau durant toute sa vie. Avec ou sans Photoshop. Glorifier L’Oréal, sa beauté du mois et leurs beaux principes du jour, c’est donner de la crédibilité à une industrie de l’image qui n’aura jamais ton bonheur à cœur. Le stunt médiatique du Photoshop, c'est une shot de botox à un problème sérieux qui n'a rien de superficiel.