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Nos suggestions d’excellents docus aux RIDM
Crédit: Homeland (Iraq Year Zero)

Du 12 au 22 novembre se déploiera la 18e édition des Rencontres internationales du documentaire de Montréal. Une occasion particulière de visiter le monde du documentaire dans les salles de cinéma. Le festival se donne comme mission de t’offrir le meilleur de ce qui se fait dans le milieu, que ce soit du made in Québec ou de l’international. Des documentaires qui font dans tous les genres et qui vont dans toutes les directions. Pour l'occasion, on te dresse une liste des films qu'on a déjà vus et aimés.   

1. Of The North

Un condensé de vidéos YouTube réalisé par Dominic Gagnon pour donner une oeuvre expérimentale qui fait dans les sensations. Pas le choix avec le titre et son contexte, on nous renvoie au Nanook of the North de Flaherty, un des premiers documentaires. Quasi 100 ans séparent les deux objets. Of the North devient une sorte de portrait contemporain d’une population recluse, étouffée par le froid et la neige, vivant dans ses excès. Le monde de l’Arctique devient un univers parallèle qui semble se situer dans un ailleurs trop près de nous. Un travail sonore finement conçu pour englober tes oreilles de sons, de chants, en contraste avec l’image, mais en te renvoyant par moments directement à cette culture du Nord. On y voit de tout et on en voit beaucoup, en passant par la danse entre amis, les rides de Ski-Doo, le vomi d’un trop-plein d’alcool, la chasse, les plateformes pétrolières, alouette. Des trucs du genre, on en voit pas souvent. Un objet fucked-up qui défile devant tes yeux en un rien de temps. 

2. I Don’t Belong Anywhere – le Cinéma de Chantal Akerman
Un documentaire sur Chantal Akerman, cette cinéaste qui s’est enlevée la vie le 5 octobre dernier. Elle lègue au cinéma l’héritage de sa sensibilité qu’elle a su explorer sous diverses déclinaisons pour en faire des films uniques, poétiques. Des films comme Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles, Je, tu, il, elle ou News from home. Le documentaire de Marianne Lambert cède la parole à la réalisatrice, qui s’exprime sur son cinéma à travers ses films, les époques, les différentes villes habitées. Nous découvrons par le fait même la fille qu’elle a été et la femme qu’elle était. Elle pose un regard sur la relation extrêmement forte entretenue avec sa mère. Gus Van Sant témoigne de l’influence d’Akerman sur son oeuvre, Last Days en exemple. Akerman et un cinéma qui fait dans la longueur du temps afin de livrer aux spectateurs la sensation du moment présent. Film qui va te permettre de t’initier ou de mieux comprendre la grande artiste qu’a été Chantal Akerman.     

3. No Home Movie

Suite logique à ton exploration du monde d’Akerman: sa dernière oeuvre. Essai filmique sur une volonté de capter les mémoires de l’importante femme que fut sa mère dans sa vie. L'approche  d'Akerman déconstruit les méthodes plus conventionnelles du cinéma. Des cadrages qui se forment et se créent sans montage à l'écran. Le quotidien de sa mère. Un poème hommage des lieux habités par sa mère qui n’est plus. Prendre le temps de vivre l’image.    

4. Homeland (Iraq Year Zero)

L’histoire d’une guerre qui se prépare et d’une guerre qui arrive, filmée en deux parties. Six heures de film. Le réalisateur Abbas Fahdel, caméra à l’épaule, nous fait vivre la guerre d’Irak de l’intérieur. Sa famille comme acteurs principaux, au centre du récit. Un pays sur le point d’éclater. L’appréhension de la guerre dans un pays qui panse encore les blessures laissées par les conflits passés. Un pays encore sous le règne de Saddam Hussein. Le 20 mars 2003, la guerre est déclarée, dirigée par les États-Unis de Bush junior. Le chaos s’installe, les gens laissés à eux-mêmes dans un pays défait. Arrêt sur ces visages évocateurs d'une population qui subit, afin de comprendre à travers eux l’histoire. Un grand documentaire transformé en objet unique d’archives d’une guerre que personne n’a souhaitée.     

5. L’Oncle Bernard – L’Anti-Leçon d’Économie 

Entretien avec Bernard Maris, surnommé oncle Bernard (Maris, analyste économique de Charlie Hebdo, assassiné lors des attentats du 7 janvier dernier) filmé au début des années 2000. Réalisé par Richard Brouillette, qui livre une oeuvre dénuée d'éléments accessoires. Une approche épurée. Une qualité d’image en noir et blanc d’une époque passée, une bande-son qui capte par moments le hors champ d’un changement de pellicule. La caméra est centrée sur le sujet pour élever sa parole et rendre l’importance de son propos. Propos qui se ficelle autour de l’économie et de ses concepts. Sérieuse remise en question de l’approche moderne de l’économie. L’éloquence de Maris comme fil narratif qui tient le documentaire. L’homme est filmé de face, dans son lieu de travail. Un discours intelligent sur une quête du bon dans une société qui fait trop dans le mauvais.  

6. Allende, mi Abuelo Allende

Regard sur le passé. Un passé douloureux dont on refuse de parler. Histoire personnelle de Marcia Tambutti Allende, petite fille d’Allende, qui cherche à surmonter l’identité médiatique de son grand-père pour humaniser la personne qu’il a été et qu’elle n’a jamais connue. Parcours familial de silences étouffés par la douleur d’un pays renversé lors du coup d’état du Général Pinochet le 11 septembre 1973. Un passage obligé pour en arriver à soigner les plaies laissées par les années de dictature. Les photos, les vidéos pour se souvenir. La parole de la grand-mère qui fut sa femme. Le travail de la réalisatrice pour raconter les souvenirs de ceux qui voulaient les garder secrets. Pour mieux comprendre le rapport avec ce silence, mais surtout pour le remettre en question et le briser.   

7. Ah Humanity!
Une réalité à travers une focale. Une image en mouvement d’ébranlement constant. Le moyen-métrage expérimental de la même gang que Leviathan (Lucien Castaing-Taylor, Véréna Paravel et Ernst Karel) visite le côté obscur de l’évolution humaine. Une représentation d’un monde post-Fukushima. Une image étouffée. Une composition sonore grinçante. Un effet de fin du monde qui coule lentement devant nos yeux…  

Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal
Du 12 au 22 novembre 2015

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