Tout juste auréolé du Félix de la révélation de l’année au dernier Gala de l’ADISQ, la nouvelle coqueluche de la chanson québécoise Philippe Brach s’apprête à effectuer sa rentrée montréalaise au National. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les astres sont alignés.
Avec son air slacker, sa volubilité quasi-étourdissante et son langage cru, Brach ne passe pas inaperçu. Encore phénomène underground l’an dernier, le gagnant de l’édition 2014 des Francouvertes a, depuis, connu une ascension considérable.
Le 8 novembre dernier, cette fulgurante progression s’est confirmée lorsqu’il a obtenu le Félix tant convoité de l’artiste québécois révélé de l’année. L’engouement s’est manifesté assez rapidement. «J’ai quand même eu 1000 likes de plus en deux jours… C’est notable. Le plus que j’avais eu en un jour avant ça, c’était genre 20», admet-il, sourire en coin.
Crédit : Olivier Boisvert-Magnen / Instagram de NIGHTLIFE.CA
«Ça m’amène aussi pas mal de visibilité. Par exemple, j’aurais jamais été invité à En mode Salvail si j’avais pas eu le Félix. C’t’une crédibilité de plus aux yeux de ben du monde. Maintenant quand je vais arriver avec un concept, les gens vont être plus susceptibles d’embarquer. Avant, fallait tout le temps que j’me démène ou que j’fasse de quoi de débile pour que ça marche.»
L'excellent vidéoclip très trash de la chanson Crystel est certainement un bon exemple des trucs relativement «débiles» que Brach a proposés dernièrement.
S’il aime bien provoquer et déranger avec son art, autant dans ses paroles que dans ses concepts (il finalise d’ailleurs un livre à colorier de dessins gore et/ou absurdes, notamment «un gars en motocross qui se fait tirer par deux guépards»), le Saguenéen d’origine mise sur une bonne dose d’humour et d’autodérision sur ses réseaux sociaux et en spectacle.
«L’humour, c’t’un bon lubrifiant. Ça fait passer ben des affaires», explique-t-il. «Dire de la marde entre deux tounes, ça aide à désamorcer. Ça serait lourd en tabarnak s’il fallait que j’sois aussi deep dans mes interventions que dans mes tounes.»
Crédit : LePetitRusse / Page Facebook de Philippe Brach
«Ça peut chier, mais on s’en calice»
Ce sera essentiellement ce jeu de contraste que l’auteur-compositeur-interprète mettra de l’avant lors de son spectacle au National le 19 novembre prochain. Sur scène, ses trois musiciens habituels assureront le côté rock plus mordant, alors qu’un quatuor à cordes s’occupera de donner une dimension plus profonde aux chansons, comme c’est le cas sur son deuxième album Portraits de famine, paru en septembre dernier et réalisé par Louis-Jean Cormier.
«Ça va être spécial vu qu’on a pas tant pratiqué le show…» avoue-t-il, sans filtre. «Chu quand même stressé, mais au moins je sais que ça va être crissement innocent. Va y avoir des moments plus faibles, c’est sûr. Ça peut chier, mais on s’en calice.»
Fatigué sans être épuisé, Philippe Brach sait que les prochains mois sont cruciaux pour la lancée de sa carrière : «Je sais que ça va être tough, mais faut que ça se fasse parce que le timing est bon en tabarnak. J’vais faire la tournée et, après ça, je criss mon camp en voyage!»