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Victime de la porn: les raisons de bien se comporter
Crédit: Johana Laurençon

On en voit des screenshots partout : la fameuse discussion d’app de rencontre où le gars envoie des photos de sa graine dès les premières phrases. C’est presque le nouveau ASV! Chaque fois, une partie de moi essaie de se convaincre que c’est peut-être juste de la grosse maladresse. Peut-être qu’avec un peu plus de cœur, de QI et d’empathie, le malaise aurait pu être évité.
 
Gars : Hey salut, j’allais t’envoyer la photo de mon pénis veiné parce que mon ex disait toujours que c’est ma plus grande qualité.
Fille : Oh, c’est qu’à cette étape-ci, j’en suis encore à m’assurer que t’es pas trop dérangé, donc même si j’aime (vraiment beaucoup) les pénis, la « dick pic » dans le premier cinq minutes ferait un peu creepy.
Gars : Ah OK! On peut parler d’autre chose, d’abord. As-tu checké Making a Murderer?
 
Sens-tu la belle histoire d’amour qui s’amorce? <3 Il faut dire que souvent, les attentes ne partent pas de la même place.

« – Quel genre de weirdo parle de sexe tout de suite en partant?
  – Eeeh Tinder, c’est pas fait pour ça? »

Par contre, je ne sais pas si tout le monde qui envoie une photo de sa graine en partant est vraiment juste un bon samaritain maladroit. Trop souvent, ça vient en combo avec un mépris de la fille assez évident qui pop dès qu’elle le revire.
 
« Je m’en criss, charrue! T’étais laite anyway! »
 
Un ricochet d’humiliation semi-efficace en troisième année, mais pleinement pathétique à l’âge adulte. Pourtant, s’il y a quelqu’un avec qui j’aurais tendance à être poli, c’est bien quelqu’un qui possède des photos de moi à poil.
 
Il faut dire que même quand on est une bonne personne d’adon avec les meilleures intentions du monde, le rejet reste un truc difficile à gérer. Quand t’as toute cette douleur qui te bouillonne dans le chest, c’est difficile de se la jouer cool et de trouver un truc zen à dire.
 
« D’acc bébé, je comprends. Je vais donc te souhaiter une belle journée, et aller courir un petit 10 km pour ensuite me crosser furieusement en lâchant des cris primaux. »
 
Tout est bien qui finit pas si mal que ça. 

Un truc qui aide à bien prendre le rejet, c’est d’être rejeté comme du monde. Un rejet diplomate et bien exécuté. Quand on se fait revirer en douceur par un gentleman ou une gentlewoman, ça fait beaucoup moins mal. Et comme ça reste entre vous, t’as moins cette impression de perdre la face. Tu n'échappes pas à l’échec ou à la déception, mais au moins, tu t’évites l’humiliation.

C'est peut-être utopiste et assurément quétaine, mais si tout le monde pouvait se comporter juste un petit peu mieux, le climat serait tellement plus cool. On se pèterait encore la gueule (parce l’amour est fort sur la jambette), mais on se relèverait pas mal plus vite.

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