Le cinéma de février se lance dans plein de directions et se fait pas mal tout sauf amoureux. Le très attendu dernier film des frères Coen. Une suite qu’on attendait plus pour Zoolander. Engagés, sociaux, moins léger, mais nécessaire et particulièrement en ces temps de crise des réfugiés Dheepan et Fatima. Michael Moore et son docu-comique Where to Invade Next. Pour l’amateur de «pow pow t’es mort!», Triple 9. Ryan Reynolds à nouveau en super héros, Deadpool, pour nous faire oublier son détour avec le fade Green Lantern. Le Chili en direction des Oscars avec un drame de l’horreur du réel, El Club et l’Islande en version rurale avec Rams et ses béliers malades. Nos suggestions pour le mois de février, à voir collé… ou non.
Les frères Coen (Fargo – le film, A Serious Man) décident de nous envoyer un suspense-comédie en plein mois de février et ça se prend bien (l’hiver ça pue). Retour dans les années 50. Les studios d’Hollywood pour produire le cinéma. Les péripéties d’Eddie Mannix, un fixeur pro des problèmes de plateaux de tournage hollywoodiens. Une star, Baird Whitlock (Clooney en César) qui assure mal sur un tournage et sa disparition soudaine. Manix perd le contrôle. Il tentera le tout pour le tout dans une tentative d’éloigner les tabloïdes de l’affaire et de ramener le calme sur le plateau. D’autres problèmes se mêlent et voilà son avenir embrouillé. Un casting tutti-frutti avec une bonne gang d’habitués des frères : Georges Clooney (Nespresso), Alden Ehrenreich (Tertro, Stoker), Ralph Fiennes (Hotel Budapest), Scarlett Johansson (Under the Skin), Tilda Swinton (Burn After Reading), Frances McDormand (Fargo), Sweet Channing Tatum (Magic Mike) , Jonah Hill (The Wolf of Wall Street) et Josh Brolin (No Country for Old Man) en Eddie Manix. Maintenant, riez.
En salle le 5 février.
Le film de Philippe Faucon développe sur le travail déterminé des immigrants à atteindre une vie meilleure. Le processus d’intégration pour en arriver à intégrer une société qui n’est pas sienne, mais qui le deviendra. La recherche d’une identité citoyenne. Quittant le Maroc conflictuel pour un monde meilleur, Fatima s’installe à Lyon avec son mari et y élèvera ses deux filles, Nesrine et Souad. Un quotidien marqué par un racisme assumé d’une mauvaise partie de la société qui rejette ses immigrés. Les confrontations intergénérationnelles entre deux mondes différents et si près – les valeurs marocaines parentales contre les valeurs plus occidentales des deux jeunesses. Récit de courage et de détermination. La force humaine avant tout. Les femmes misent de l’avant.
En salles le 5 février.
La Palme d’Or cannoise signé Jacques Audiard (De Rouille et d’Os), d’un jury présidé par les frères Cohen, traverse l’océan pour arriver enfin de notre côté de continent. Le Sri Lanka en guerre, Dheepan, quitte son pays pour un monde meilleur. Accompagné d’une femme et d’un enfant dont il ne sait rien, les trois formeront une fausse famille en vue de trouver en sol français, une terre d’asile. Une vie comblée de faux après la tragédie s’installe et se développe dans un environnement pas très reluisant où se trafiquent drogues et autres cochonneries. Continuer à avancer quand on a tout perdu malgré un chemin qui peut sembler sans issu. Audiard pousse à l’extrême son cinéma et propose un récit sur la vie de réfugiés. Tournée en langue tamoule. Des acteurs principaux qui se passent pour la première fois devant la caméra. Un drame de violence et de sang.
En salles le 12 février.
Pour en finir avec l’église. L’horreur de l’homme ordinaire caché sous des habits d’homme religieux. Une maison sur le bord de la mer. Des hommes et une femme y vivent le cour des jours en retrait de la société. Un chien. L’entraînement de course pour le chien. Le calme. Une visite impromptue. Le passé finit par rattraper les fautifs de leurs péchés. L’église, ses scandales d’abus sexuels et le traitement de luxe offert pour enrayer leurs vérités. Le silence brisé par une victime, l’agresseur croisé au loin. Les êtres cachés condamnés à se dévoiler. Le déboulement de cause à effet. Le cinéaste chilien Pablo Larraín, qui vient d’enchaîner sur une série de films portant sur le sale Pinochet (le plus connu, No) utilise la pédophilie de l’Église avec son trop de pouvoir et trop d’argent pour provoquer les foules à leur réalité quelques fois trop idéalisée d’une institution datée.
En salles le 19 février.
Un super héros prend vie sur écran. Un autre. Un Marvel. Deadpool c’est l’histoire d’un cancéreux avec mort annoncée, qui tentera le tout pour le tout en se soumettant à des essais cliniques qui pourraient bien lui sauver la vie. Erreur de calcul, son corps subit le choc d’une régénération fois mille. Il reste défiguré, mais incassable et puissant. Le cancer parti, ses forces seront utilisées pour traquer le savant fou qui a volontairement fait déraper son processus de rémission. Une violence brute et frontale qui se mêle à un humour noir. Un Marvel pour adultes seulement. Le Canadien Ryan Reynolds (Green Lantern) dans la mauvaise peau de Deadpool. Tim Miller à la réalisation, aussi connu pour son Scott Pilgrim vs the World.
En salles le 12 février.
Casey Affleck (Gone Baby Gone), Chiwetel Ejifor (12 Years a Slave), Anthony Mackie (The Hurt Locker), Aaron Paul (Breaking Bad), Norman Reedus (The Walking Dead), Woody Harrelson (Zombieland), Kate Winslet (Titanic), Teresa Palmer (Warm Bodies) dans un film d’alliance policiers corrompus/criminels qui se voient confrontés aux menaces de la mafia russe prête à dénoncer l’acte des truands sur le point d’être exécuté. Pris dans un engrenage, une solution s’impose. Dans une suite d’actions impossibles, ils devront arriver à mettre à mort Chris Allen (Affleck), le policier corrompu pour en arriver à leur fin et mettre à exécution leur plan. John Hillcoat (Lawless, The Proposition) dans la chaise du directeur. «Bad cops, bad cops, whatcha gonna do? Watcha do when they come for you?»
En salles le 26 février.
Enfin!!! Après tant d’années passées, une suite arrive au tant aimé premier opus Zoolander. Ben Stiller (Tropic Thunder) retrouve son rôle du suave Derek Zoolander et toujours à ses côtés, Owen Wilson (The Royal Tenenbaums) en Hansel. Les deux super top models vieillis, leur popularité, leur « mouh » en prennent un coup. Une nouvelle agence tente de diriger le milieu. Une confrontation entre fashionistas dans une lutte de pouvoir, de fame et de beauté. Le retour de Muguta aka Will Ferrell (Elf). Le mal à un nouveau visage : Alexanya Atoz interprétée par une Kristen Wiig (Diary of a Teenage Girl) en quête de réussite et de jeunesse. Ben Stiller assure à nouveau la réalisation du film. Monde de la mode oblige un paquet de célébrité en rôle ou en cameo : Benedict Cumberbatch, Penélope Cruz, Maculay Culkin, Ariana Grande, Jusitn Bieber Beliber, Demi Lovato, Kim Kardashian West accompagnée de Kanye, Mika, Lenny Kravitz, Fred Armisen. Espérons de ce film rien de moins qu’il soit la comédie de l’année.
En salles le 12 février.
Michael Moore (Fahrenheit 9/11) en mission internationale pour aller tirer des leçons de ce que les autres font de mieux que les États-Unis. Mission qui fait son détour en Europe pour se pencher sur les questions d’accès à l’éducation, aux réseaux de santé, aux lois entourant les drogues, à la nutrition, les femmes aux pouvoirs et ça continue. La touche d’humour franche qui fait la marque du réalisateur pas encore épuisée. Un regard parfois manipulé, en vue de faire sortir le meilleur d’une société à défaut de souligner aussi ses côtés moins reluisants. Le réalisateur qui fait dans ces documentaires, qui trichent un peu la réalité, mais toujours dans un but d’arriver à un monde meilleur, plus juste.
En salles le 26 février.
Film islandais. Truc qui se fait plutôt rare dans le milieu cinématographique. Remarqué à Cannes, le film sans tire avec le prix Un Certain Regard. Deuxième réalisation pour l’islandais Grímur Hákonarson qui nous raconte la fable de deux frères en disputent qui ne se parlent plus depuis longtemps, mais cohabitent sur les mêmes terres en terrain rural du pays. Chacun son troupeau de béliers. Le drame de la maladie s’acharne sur un des béliers et se transmet comme la peste condamnant à mort chacun des béliers de la région. Reconstruire ou pas ce qui reste après. Film humain à l’approche naturaliste rempli d’intenses émotions. Premier arrêt en attendant de tous s’envoler sur Icelandair le printemps prochain.
En salles le 26 février.
Pour la survie d’un cinéma d’auteur, la Cinémathèque Québécoise en rafale :
Buffet Froid – Bertrand Blier. 6 février.
Les Valseuses – Bertrand Blier. 7 février
Le Regard d’Ulysse – Theodoros Angelopoulos. 10 février
Vertigo – Alfred Hitchcock. 13 février
Beau-Père – Bertrand Blier. 14 février
Bon cinéma!