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Victime de la porn: antidéps et libido
Crédit: Johana Laurençon

On parle souvent de combien tout le monde prend des antidépresseurs et les millions que les Québécois dépensent là-dedans chaque année, mais on ne parle jamais du plus dramatique : leur impact sur la libido.
 
Pourtant, pour tout perv qui se respecte, c’est là où l’effet se fait le plus sentir. Et c’est sournois! Au moins, quand on boit quelques drinks ou qu’on se tape un trip de drogue quelconque, l’effet suit dans la demi-heure d’après. Avec les antidépresseurs, ça embarque progressivement sur 5-6 semaines sans que tu t’en rendes compte.
 
Un beau jour, tu croises une babe incroyable dans une allée de pharmacie, et alors que tu la mates par habitude, c’est là que ça te frappe : tu l’as maté PUREMENT par habitude. Tes yeux ont eu le réflexe de suivre ses leggings, mais le désir a callé off.
 
C’est une expérience troublante à vivre. Et personne ne te prévient de cette marde-là! Moi, j’étais willing pour quelques effets secondaires classiques comme de la somnolence ou des maux de tête psychosomatiques. J’étais même prêt à me rendre à l’insomnie ou aux étourdissements au volant, mais me faire castrer en douce? Come on!
 
Mais bon, même si ça traumatise, la vie sans désir est un truc que tout le monde devrait essayer au moins quelques mois. C’est vraiment bizarre et ça te fait réaliser plein d’affaires.
 
« Finalement, les tounes de Nicki Minaj, c’est moyen, hein? »
 
Certains se demandent combien de cash ils auraient en banque s’ils n’avaient jamais commencé à fumer ou à boire, moi je me demande combien de BAC j’aurais complétés si j’avais étudié au lieu de me crosser. (Au moins quatre.)
 
Par chance, il y a quelques lovers que j’ai continué à fréquenter durant cette période de libido en dormance et ça m’a donné un échantillon full scientifique pour faire un avant/après. Voici en trois catégories édifiantes mon court review de sexe avec antidépresseurs.
 
(Évidemment, les effets varient d’une personne à l’autre et selon le type d’antidép.)

  1. Le désir : Ta libido se fait charcuter solide. C’est genre 10% de ce que c’était. Genre, tu vois la chick de tes rêves à quatre pattes sur ton lit et tu te dis « Ouin… Peut-être bien. »
  2. Les érections : T’affiches à peu près la même vigueur, mais comme ça te tente moins souvent, tu bandes moins souvent.
  3. La durée : Le temps que ça te prend pour venir ressemble un peu à quand t’as trop bu. Idéalement, tes partenaires sont déjà au courant alors ils savent dans quoi ils s’embarquent avant de t’offrir une blowjob.

Au début, je m’étais dit « Ouuuh, je peux durer super longtemps! Les filles vont triper! », mais ce qu’on remarque assez vite, c’est combien ce qui branche plusieurs filles, c’est le désir du gars. Sa drive. En plein le truc en rupture de stock.
 
Au lieu d’être le mâle en manque, t’as plus le profil du bon trooper. Le gars d’adon qui rend service, genre.
 
« Oh, t’as envie de baiser? Ben… OK. Si tu veux… » 
 
Après tout, c’est un bon exercice. Ça torche le crossfit.
 
Le plus drôle dans toute cette période bizarre, c’était lors des discussions avec des chummeys où tout le monde se pâmait sur la même chick. C’est comme si je me sentais obligé d’embarquer. Comme un gai dans le placard qui fait semblant d’être hétéro.

« Si j’ai le goût de banger la blonde de Deadpool? Man. Bro. Dude. Hey. Tsé. Ouf. I-pe-laï. »
 
Mais bon, même si l’expérience fut enrichissante pendant un bout de temps, ne pas se sentir soi-même au complet, ce n’est pas super cool. Disons que ça motive à se remettre sur pied.
 
D’ailleurs, pour ceux qui traversent ça en ce moment, c’est bon de se rappeler que ça finit par revenir. Dès que ça ira mieux, tu pourras enfin retrouver la partie conne de ton cerveau et du même souffle, recommencer à prendre une foule de mauvaises décisions comme dans le bon vieux temps.
 
D’ici là, tiens bon.

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