Entre un brunch de Pâques, une poule en chocolat et une cabane à sucre en famille, tu auras plein de temps libre occupé à digérer, ce week-end. Profites-en pour lire ces livres qui font voyager, le temps de quelques pages.
Les murailles
Érika Soucy
VLB, 22,95$, en librairie
La narratrice s’envole seule vers le barrage La Romaine, sur la Côte-Nord. Son but : écrire de sur la vie de chantier et comprendre son père, cet homme absent qui « traîne un grand vent avec lui ». Écrire devient, en ce sens, un moyen de se réchauffer et de témoigner de ces murs parfois infranchissables, qui entravent même les liens du sang. Au cœur de cet univers sauvage de trucks et de gars en caps d’acier qui sacrent au pied des barrages, de purs moments de poésie rough explosent dans une langue jouale et donnent des frissons : « Le ciel a l’air d’être lendemain de brosse. » Boum!
Big Bang
Neil Smith
ALTO, 19,95$, en librairie
Après le grand succès du roman Boo, Alto publie le premier recueil de nouvelles de l’écrivain montréalais, traduit avec grâce par le duo étoile Lori St-Martin et Paul Gagné. Une occasion de redécouvrir sa plume sensible, rêveuse, subtilement drôle, mais en concentré. La première nouvelle, sur un couple qui n’en est pas un et dont le bébé prématuré lutte pour sa vie dans un incubateur, inaugure en force une suite d’histoires flirtant avec la science où l’on entre par le regard oblique de Neil Smith et dont on sort sur une note douce-amère, souvent un peu transformés.
L’interrogatoire de Salim Belfakir
Alain Beaulieu
DRUIDE, 22,95$, en librairie
Salim Belfakir, un jeune boulanger qui n’a d’arabe que le nom, est retrouvé sans vie un 11 septembre dans une chambre d’hôtel de Saint-Malo. Mêlés à cette tragédie, une assistante juridique qui entend la voix du mort la nuit et un policier breton, nouvellement installé au Québec après son licenciement. Enveloppés par la tendresse de l’auteur, ces trois personnages avancent dans un beau roman placé entre suspense, critique sociale et comédie, sur l’identité, parfois mouvante et souvent source de préjugés. Une histoire pas toujours jojo mais empreinte d’une grande humanité.
Mostarghia
Maya Ombasic
VLB, 24,95$, en librairie
Quand son père meurt, Maya accompagne la dépouille dans son pays natal, la Bosnie-Herzégovine, un endroit où elle n’a pas remis les pieds depuis 15 ans. Retour en arrière, en 1991, lorsque le pays connaît ses premiers bouleversements et que se dessine la terrible guerre entre les Croates et les Serbes. Un récit de survivance haletant se mêle ici à des descriptions magiques sur la beauté du lieu et au portrait d’un père à part, passionné, philosophe, qui lui a inculqué l’amour de l’art …Bref, on comprend dans ce roman autobiographique comment Maya Ombasic ne pouvait que devenir écrivaine.
Nord Alice
Marc Séguin
LEMÉAC, 26,95$, en librairie
Pour dire un dernier adieu à l’hiver, pourquoi pas un livre campé dans le froid polaire de Kuujjuaq? Le peintre Marc Séguin se glisse avec aisance dans la peau d’un chirurgien qui, après la fin de son histoire d’amour avec Alice, quitte New York pour s’exiler dans le Nord. Son soliloque d’homme blessé trouve écho dans l’histoire de son arrière-grand-père, parti faire la ruée vers l’or au début du XXe siècle. Une plongée dans le cœur des hommes servie par une écriture de feu et de glace qui possède un côté brut, viril, tout comme la terre farouche dans laquelle ce roman prend racine.
Et vous, que lirez-vous pendant le long congé?